Par Charles Gave
6 novembre 2017
Il y a tout juste un an, monsieur Trump était élu Président des États-Unis à la stupéfaction de tous les gens qui se pensaient intelligents, c’est-à-dire de tous ceux qui avaient fait de bonnes études et qui sévissaient dans la diplomatie, la presse, les médias, les milieux d’affaires ou les universités, tous endroits qui ne prospèrent que grâce au capitalisme de connivence.
Son programme était assez simple : il fallait curer le marais pestilentiel qu’était devenu Washington et redonner le pouvoir au peuple pour que les USA redeviennent une grande nation. Ce qui voulait dire en termes fort clairs que le pouvoir politique avait été capturé par une élite auto déclarée et passablement vénale, laquelle avait gouverné le pays au profit de ceux qui les avaient achetés, ce qui avait amené au déclin de la puissance américaine…
L’idée aujourd’hui n’est pas de revenir sur la campagne d’il y a un an, mais bien plutôt de répondre à la question suivante : comment juger cette première année de Présidence Trumpienne à l’aune de ce qui avait été promis ?
Ma réponse, quelque peu normande est que rien n’est gagné, mais que rien n’est perdu non plus : rien n’est gagné parce qu’il a toujours face à lui les créatures hideuses qui grouillent dans les marais autour du Potomac. Rien n’est perdu parce qu’il n’a pas été assassiné et parce qu’il est toujours là, ce qui n’est pas un mince exploit.
Mais l’année qui vient de se passer a parfaitement mis en lumière ceux qui sont ses vrais ennemis.
Permettez-moi de les énumérer par ordre d’importance décroissante.
- Au sommet, les services secrets et services policiers (CIA, FBI, NSA) qui avec l’aide des « GAFA »ont pris sur eux de créer un monde orwellien où chaque citoyen est surveillé comme le criminel potentiel qu’il est sans aucun doute. Inutile de souligner que ces services sont fort proches de groupes industriels ou financiers qui contrôlent les médias (voir plus bas) et qui sont au nombre de six, parmi lesquels on compte par exemple General Electric ou Walt Disney (le vrai pouvoir à Hollywood).
- Juste en dessous les élus les plus puissants, car élus depuis le plus longtemps et qui travaillent main dans la main avec services secrets et médias. Ce sont eux qui bloquent tout effort de ramener services secrets, services policiers et conglomérats dans le droit commun au Senat (où ils sont nombreux), ou à la Chambre des Représentants (où ils le sont moins).
- Plus bas, nous trouvons les exécuteurs des basses œuvres, c’est-à-dire les médias vers qui politiciens et services secrets font filtrer des informations « privilégiées » et toujours anonymes et illégales pour mettre hors de combat ceux qui voudraient essayer de nettoyer ces écuries d’Augias.
En toute honnêteté, ces trois groupes extraordinairement puissants de par la collusion qui les unit ont attaqué le Président Trump comme aucun Président ne l’avait jamais été (voir à ce sujet l’interview de l’ex-Président Carter, mauvais Président, mais grand honnête homme) et cependant Trump a survécu à cette première année, ce qui est déjà prodigieux.
Mais survivre n’est sans doute pas assez pour notre homme et il est très probable qu’il a un plan pour vraiment nettoyer les marais pestilentiels qui entourent la Maison-Blanche… Au risque d’avoir l’air complétement idiot, je vais essayer de décrire ce qu’est ce plan, à mon avis et bien sûr je peux me tromper. Donald Trump après tout est peut-être l’idiot congénital que nous décrit la presse française et il est arrivé là où il est simplement grâce aux interventions de Poutine pour le faire élire.
D’abord, il lui fallait empêcher la Cour Suprême de filer à gauche, ce qu’il fit très rapidement en y nommant Neil Gorsuch, élu grâce à un changement de procédure. Gorsuch est un juge « Constitutionaliste » c’est à dire opposé au fait que la constitution puisse être changée par une simple décision des juges suprêmes. Leur rôle est d’interpréter la Loi, non de la créer. Les Démocrates n’ont donc pas réussi à reprendre le contrôle de la Cour suprême, ce qui est une bonne nouvelle pour le citoyen de base. Une première bonne chose de faite…
Après avoir empêché ses ennemis de prendre le contrôle de la Cour Suprême, il fallait maintenant que Trump prenne le contrôle du parti Républicain et c’est là qu’il faut se souvenir que Trump a été élu CONTRE la volonté de toutes les élites du dit parti Républicain.
Voilà qui va prendre plus de temps.
Je m’explique : le lecteur va me dire, mais les Républicains ont le contrôle du Senat et de la Chambre des Représentants et donc ils ont déjà le contrôle du parlement ?
Point du tout, car bon nombre de soi-disant Républicains sont des « RINO » c’est-à-dire des « Republican in Name Only ». Ces RINO sont en fait vendus corps et âme non seulement aux services de police mentionnés plus haut qui savent sans doute des choses sur eux dont ils préfèrent que cela ne devienne pas public, mais aussi aux grands groupes qui contrôlent les médias et enfin aux médias dont ils sont les enfants chéris puisque toujours prêts à trahir les Républicains (les Media votent à 95 % Démocrate).
Et donc, le deuxième objectif de monsieur Trump est de faire battre aux primaires dans l’année qui vienne tous les « RINO » en présentant contre eux dans toutes les circonscriptions un candidat aux primaires du parti Républicain.
Pour ce faire, entre en scène un personnage intéressant appelé Steve Banon : ancien officier de la Marine nationale, ancien producteur à Hollywood, grand lecteur de Thucydide et de Plutarque, il a à lui seul quasiment fait sauter le monopole sur la pensée exercé par les médias au travers de groupe de média « Breitbart » créé par son ami du même nom et décédé il y a deux ans. C’est grâce à Breitbart et à Fox News que Trump a été élu. Appelé auprès de Trump après l’élection comme conseiller stratégique, il en est reparti assez vite expliquant qu’il valait beaucoup mieux s’éloigner de la Maison-Blanche pour mieux défendre les idées du Président.
Cet homme va donc sélectionner et aider au financement des candidats qui se présenteront partout contre les RINO et l’on a déjà vu les résultats dans l’Alabama ou le candidat « RINO » au Senat s’est fait proprement ratatiner aux primaires républicaines par le candidat soutenant Trump. Déjà, deux ou trois sénateurs RINO notoires ont fait savoir qu’ils ne se représenteraient pas l’année prochaine, ce qui est un bon débarras pour Trump puisqu’ils n’avaient voté aucune de ces propositions.
Fort bien, va me dire le lecteur au courant des choses politiques… Mais cette division chez les Républicains va certainement faire les affaires du parti Démocrate et monsieur Trump risque de se retrouver avec une majorité Démocrate au Senat et à la Chambre, ce qui n’arrangerait guère ses affaires.
Et c’est là que rentre en jeu la deuxième branche de la pince à broyer les élites Washingtoniennes et je veux parler de la Justice.
- Il se trouve que le parti Démocrate en général et les Clinton en particulier traîne un certain nombre de casseroles plus bruyantes les unes que les autres (voir mon papier précédent).
- Il se trouve aussi que ceux qui ont protégé les Clinton sont les mêmes qui ceux qui accusent Trump de divers forfaits. Citons Mueller et Comey, ex-patrons du FBI, le chef de la NSA ou le vice-ministre de la Justice actuel.
- Il se trouve enfin que toute la hiérarchie du parti démocrate a soutenu Clinton, ce qui est normal, mais a aussi essayé de cacher ses turpitudes, ce qui est passible de prison.
Imaginons que le ministre de la Justice actuel lance une instruction par exemple sur l’affaire de la vente de l’uranium américain aux Russes (ce que réclame Trump à cors et à cris) et que cette instruction montre que monsieur Mueller qui était alors le patron du FBI a suivi des instructions « politiques » plutôt que de faire son devoir, alors il lui serait difficile de rester comme patron de l’enquête visant Trump. Il serait obligé de démissionner à toute allure.
Et donc il me semble tout à fait évident que dans les 12 mois qui viennent les révélations sur les turpitudes des démocrates vont exploser, ce qui mettra les médias dans une situation impossible puisqu’ils ont toujours refusé d’enquêter sur les Clinton …
L’atmosphère politique va devenir irrespirable aux USA pour les démocrates « Clintoniens»… Et du coup, il risque bien d’y avoir une révolte à l’intérieur même du parti Démocrate, en particulier des partisans de Bernie Sanders dont nous apprenons aujourd’hui que sa défaite face à Madame Clinton lors des primaires du parti Démocrate devait plus à des tricheries du clan Clinton qu’à des votes des adhérents du parti. Apparemment, les Clinton ne peuvent pas s’empêcher de tricher ou de voler… Et donc le parti Démocrate risque d’exploser – ou plutôt d’imploser, un peu comme le parti socialiste l’a fait chez nous ou en Grande-Bretagne.
Il me semble donc probable que les USA changent de configuration politique dans les 12 mois qui viennent : À la place d’avoir une espèce de centre mou peuplé d’hommes de Davos et d’Oints du Seigneur faisant semblant de s’opposer les uns aux autres tout en étant d’accord pour tondre le contribuable et pratiquer un capitalisme de connivence de bon aloi, nous allons avoir d’un côté une droite populiste et de l’autre une gauche populiste.
Et comme c’était ce centre mou américain qui finançait les Hommes de Davos dans le monde entier, j’annonce sans craindre de me tromper que le règne des HdD est terminé, ou plutôt qu’il va l’être bientôt.
Et c’est bien entendu le moment que la France a choisi pour porter à sa tête un Homme de Davos d’anthologie. On songe à l’élection de Mitterrand après que Thatcher, Reagan et Jean-Paul II soient arrivés et aient annoncé la disparition du communisme et du socialisme.
Les élites françaises sont toujours en retard de deux guerres …
Pourquoi ?