Je crois avoir consacré deux ou trois chroniques dans les dernières années aux bagarres juridico-politiques aux USA entre Trump et l’establishment américain. Dans cette lutte, les choses sont en train de bouger et pourraient évoluer très rapidement. J’ai donc pensé qu’une petite mise à jour de la situation aux USA intéresserait peut-être les lecteurs.
Rappelons les faits.
- Bien avant qu’il ne soit élu, les Démocrates, aidés par une grande partie des médias, avaient lancé une grande campagne contre monsieur Trump, l’accusant d’être un agent russe, à la solde de Poutine. Pour enquêter sur cette accusation très grave, un « procureur spécial », monsieur Mueller, ancien patron du FBI, avait été nommé par le Congrès pour enquêter sur les relations entre Trump et Poutine. Le but était à l’évidence de se débarrasser du Président élu à la faveur d’une procédure « d’impeachment ». Du coup, monsieur Mueller nous fut présenté comme un homme irréprochable, un véritable saint laïc.
- De son coté, monsieur Trump, devenu Président, expliquait qu’un véritable complot avait été monté contre lui et que dans cette conjuration, on trouvait une grosse partie des équipes dirigeantes du FBI, une part importante des équipes du ministère de la Justice datant des années Obama, les équipes de madame Clinton et madame Clinton elle-même, et pas mal d’autres personnages plus douteux les uns que les autres.
La complication était que le ministre de la Justice choisi par Trump, un brave homme appelé Jeff Sessions, comme il avait rencontré l’ambassadeur Russe avant les élections, ce qu’il n’aurait pas dû faire, avait choisi de se retirer du dossier des relations Trump- Poutine, laissant tout le pouvoir à son second, monsieur Rosenstein, un homme de l’Etat profond s’il en fut un. Et ce monsieur Rosenstein s’employait à bloquer toutes les demandes d’information venant du Congrès, alors sous le contrôle des Républicains, sur le fameux complot contre monsieur Trump…En fait, le ministère de la Justice, et donc le FBI, était resté sous le contrôle de monsieur Obama.
Situation bloquée donc. Mais tout est en train de se débloquer…
Monsieur Mueller vient de rendre son rapport qui, au grand désespoir des médias, n’a trouvé aucune preuve d’une quelconque relation entre Trump et Poutine, et la réalité est donc bien qu’il y a eu complot contre monsieur Trump. Le Président, du coup, va pouvoir passer de la défense à l’attaque. Car j’ai compris quelque chose que je n’avais pas saisi à l’époque : tant qu’il était « examiné » par monsieur Mueller, monsieur Trump ne pouvait pas contre-attaquer, tant cela aurait été interprété comme une façon d’essayer de faire pression sur l’enquête dont il était l’objet. Maintenant qu’il est libéré de cette contrainte, il va pouvoir attaquer, le but étant bien sûr de briser l’empire que la pensée unique a sur les Etats-Unis.
À mon avis, les attaques vont se développer dans trois directions :
Nous allons entendre parler beaucoup de la fondation Clinton, véritable machine criminelle organisée au profit exclusif de Bill et Hilary. Trois équipes du FBI seraient sur le dossier. Vont être explorées en particulier les donations à la fondation effectuées par des non-Américains qui auraient reçus des avantages importants de la part du ministère des Affaires étrangères US quand madame Clinton en était le ministre…Les cas auraient été fort nombreux. Il se dit aussi que plus de 90 % des fonds levés allaient directement ou indirectement aux Clinton, et que depuis la défaite d’Hilary, les contributions des donneurs étrangers se seraient effondrés… Le but ici est de détruire la gauche progressiste du Parti démocrate (L’extrême gauche (ie Senders, etc.) détestant tout autant les Clinton).
Viendront ensuite, ou en même temps, des révélations sur les tentatives par l’administration Obama de noyauter politiquement le département de la Justice, le FBI, la CIA et de mettre ces administrations au service du Parti démocrate et des Clinton (le fameux complot). Il semble probable que des hauts dignitaires du FBI, de la CIA, et même un ou deux ministres de la Justice de l’époque Obama, vont se retrouver en prison. On murmure qu’Obama lui-même pourrait être appelé à témoigner sous serment pour savoir « ce qu’il savait de ces forfaitures et quand il a appris » … Cette fois ci, le but est de récupérer le pouvoir sur la haute administration qui a cessé depuis longtemps d’être neutre.
Mais surtout, et c’est très important, le Président semble décider à se battre enfin sur le seul front qui compte à long terme, le front culturel. Aussitôt libéré de la contrainte Mueller, il a signé un « executive order », un décret en bon français, pour préciser que plus aucune université ne recevrait la moindre subvention de l’Etat Fédéral si elle n’assurait pas la liberté de parole à TOUS les étudiants. Comme ne le savent pas tous les lecteurs, dans les grandes universités aux USA, des fascistes de la bien bien-pensance tabassent à qui mieux mieux ceux qui ne pensent pas comme eux et empêchent que soient invités sur les campus pour donner des conférences tous les esprits libres catalogués « à droite », comme Jordan Peterson ou Dinesh D’Souza, qui se sont vu ainsi interdits de parole car leur présence aurait déclenché des émeutes… organisées par les fascistes eux-mêmes. On songe aux livres brulés en Allemagne en 1936. La gauche nous ramène, comme toujours, aux heures les plus sombres de notre histoire au nom de son perpétuel cri de guerre : Pas de Liberté pour les ennemis de la Liberté. Et sont contre la liberté ceux qui s’opposent à eux, bien sûr. Rien de neuf depuis Saint Just.
Mais heureusement, le plus improbable des défenseurs de la Liberté s’est fait élire et vole de succès en succès : monsieur Trump. En deux ans, il a réussi à déconsidérer la quasi-totalité des médias officiels, du New-York Times au Washington Post, en passant par CNN ou MSNBC, qui ne se remettront jamais de la débâcle Mueller, ce qui est prodigieux. Aujourd’hui, il s’attaque aux universités, devenues des repaires de l’obscurantisme… Il défend la Nation, seul cadre dans lequel la Loi peut assurer la liberté de chacun.
Et je dois dire que je suis impressionné par le courage de cet homme : Depuis trois ans, il est l’objet de la part de toute l’intelligentsia mondiale d’attaques abominables, sur lui, sur sa famille, sur son honneur, sur son épouse, sur sa réussite professionnelle… Tout l’Etat profond américain, tous les hommes de Davos, toutes les organisations mondiales se sont liguées contre lui, et ces déchaînements de haine ont l’air de le laisser profondément indifférent. Impavide, il continue à avancer et à faire ce qu’il lui semble devoir être fait et à lutter contre les faux intellectuels qui amènent notre monde à sa perte. Car rarement notre civilisation a été autant en péril.
Et d’où viens notre civilisation ? De la parole d’un seul homme…
Il y a une vingtaine de siècles, cet homme s’est levé et a proclamé très paisiblement que l’individu était supérieur à la tribu et que chacun d’entre nous sera jugé individuellement en fonction de nos actions durant notre vie. De ce fait, tous les individus sont égaux (cf. la lettre de Saint Paul où il écrit : « Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, … » Et si la tribu à laquelle j’appartiens me recommande de faire quelque chose de contraire à mes convictions, alors j’ai le devoir de suivre mes convictions au risque de me fâcher avec toute ma tribu. Ce message fut comme l’explosion d’une super nova dont la lumière continua à se répandre lentement pendant les siècles qui suivirent au fur et à mesure qu’il était mieux compris (Voir par exemple le livre de René Girard « J’ai vu Satan tomber comme l’éclair ».) Et Huntington, dans son fameux ouvrage « la guerre des civilisations », en analysant les grandes civilisations qui se partagent le monde aujourd’hui, conclut que l’une d’entre elles est complètement différente des autres tant elle est fondée sur l’individu et non pas sur la tribu, le groupe.
La totalité des autres civilisations recherchent la survie de la tribu, de la religion, du groupe… La nôtre recherche le salut individuel comme but ultime, ce qui bien normal puisque « les Chrétiens savent que Dieu ne sait compter que jusqu’à un », comme le disait André Frossard. Mais en plus de ne savoir compter que jusqu’à un, le Christ ne nous jamais dit ce qu’il fallait faire pour être un bon chrétien. Être un bon juif, un bon musulman, un bon bouddhiste n’est pas extraordinairement difficile dans la mesure ou des règles à suivre ont été fixées depuis bien longtemps pour me permettre de savoir si je suis un… bon juif, musulman, bouddhiste ou que sais-je encore. L’orthopraxie règne…
L’embêtant avec le Christianisme est que personne ne peut se dire un bon chrétien puisque personne n’a jamais défini ce qu’être un bon chrétien voulait dire. La seule chose que le Christ nous ai dit est : Viens et suis-moi, ce qui n’est pas très précis, chacun en conviendra.
Donc non seulement Dieu ne sait compter que jusqu’à un, mais en plus il nous dit : « Tu as ton libre arbitre, à toi de te débrouiller avec ça pour traverser ta vie, je verrai les résultats à l’arrivée ». Si j’osais, je dirais que les autres religions apportent des réponses, alors que le Christianisme repose sur une interrogation perpétuelle : en ais-je assez fait ? Et donc la réaction de tout l’Occident chrétien a été de chercher désespérément à comprendre ce que voulait Dieu, ce qui impliquait de comprendre les lois de la nature pour savoir ce que nous pouvions changer et ce que nous ne pouvions pas modifier, et de là on est passé fort naturellement à l’explosion d’abord des sciences dures puis des sciences humaines dont on peut dire qu’elles n’ont vraiment prospéré que dans la zone « individualiste », et ce pendant longtemps. Mais les sciences humaines ont décidé de ramener l’homme à sa ou ses tribus, blanc, noir, femme, homme, homosexuel, hétérosexuel, joueur de trompette ou de batterie.
Et ce que fait monsieur Trump, c’est d’essayer de nous ramener à nos racines individuelles contre ceux qui tous veulent le retour de la tribu, car tous ne veulent qu’une chose la victoire de LEUR tribu pour pouvoir remettre en place l’esclavage sur les autres tribus.
Si ce Président US réussit à faire traîner devant les tribunaux la moitié du Parti démocrate et à les faire condamner, s’il réussit à réintroduire la liberté de penser et de parler dans le débat politique, s’il réussit à enrayer la montée des communautarismes aux USA et s’il réussit enfin à briser la ploutocratie mondialiste qui a pris le contrôle de toutes nos démocraties, alors il aura bien mérité de la reconnaissance que nous lui devrons tous. Car ce mouvement, parti des USA, gagnera alors tous les autres pays, dont le nôtre.
Mais les voix du Seigneur sont décidément impénétrables… Trump en sauveur de notre civilisation ? Qui l’eut cru ?