Mes chers lecteurs,
Revenons sur les six derniers mois. Nous sommes au début Mars de l’année 2017 et la France va connaitre à la fin du printemps des élections d’abord Présidentielles puis législatives un mois plus tard.
Au début du printemps 2017, les sondages donnaient les pourcentages suivants pour les principaux candidats et pour le premier tour : Marine Le Pen : 25 % (mon pronostic à l’époque 28 %) Monsieur Fillon : 20 % (mon pronostic 22%) Monsieur Macron : 19 % (mon pronostic 10 %) Monsieur Mélenchon 12 % (mon pronostic 15 %) Monsieur Hamon : 11 % (mon pronostic 12 %), soit 48 % pour la Droite de gouvernement et 45 % pour la Gauche. Fort bien. Mais chacun sait que seul le deuxième tour compte. Dans le scénario classique auquel les gens raisonnables croyaient, cela voulait donc dire un second tour Marine Le Pen contre Fillon, avec une élection du second quasiment assurée.
Je n’y croyais pas une seconde et hélas j’avais raison et voici pourquoi.
Il me paraissait totalement impensable que messieurs Mélenchon et Hamon ne fassent pas affaire. Et il me paraissait en fait totalement idiot qu’ils annoncent un tel accord deux mois avant les élections tant cela laisserait du temps à leurs ennemis (les sociaux-démocrates) pour organiser une contre attaque et proposer leur propre candidat (monsieur Valls). Ce qui suit n’est donc que la description de ce qui s’est passé pendant ces six mois fatidiques.
Une semaine avant l’élection présidentielle, messieurs Mélenchon et Hamon annoncèrent qu’ils étaient arrivés à un accord, que monsieur Mélenchon serait le candidat de la « gauche » et que monsieur Hamon serait son premier ministre en cas d’élection.L’espoir revint à gauche. La part la plus à gauche de l’électorat de monsieur Macron retourna au bercail et les intentions de vote pour le candidat du vide tombèrent de 5 points. Du coup, la part la plus à droite de l’électorat de monsieur Macron, ceux que de Gaulle appelait « les fromages blancs » se mirent à souffrir d’incontinence culottière et se précipitèrent pour rejoindre monsieur Fillon. Monsieur Macron perdit 7 points de plus.
Arriva le fatidique dimanche électoral. Les résultats tombèrent à 20 heures officiellement mais tout le monde les connaissait à 18 heures et de nombreuses voitures commencèrent à filer vers Bruxelles ou Genève tandis que les dossiers brûlaient à Bercy, à l’Élysée ou place Beauvau.
Marine Le Pen était à 30 % des voix, Monsieur Mélenchon à 27% et monsieur Fillon à 25%, le candidat Baycron atteignant péniblement 7 %.
Le deuxième tour aurait donc lieu entre madame Le Pen et monsieur Mélenchon.Arrive le lundi matin sur les marchés financiers.
Les marchés obligataires français, italiens, espagnols et portugais furent incotables à la baisse tandis que les Bunds étaient eux incotables à la hausse. L’euro s’effondra, la livre sterling et le franc suisse explosèrent à la hausse tandis que les actions à Francfort perdirent 25 % avant que les cotations ne stoppent. Le gouverneur de la BCE, entouré de tous les gouverneurs des autres banques centrales annonça que les marchés financiers et les banques resteraient fermés en attendant que la situation se stabilise. Immédiatement, les autorités boursières à Londres firent savoir qu’elles seraient enchantées de procéder à des cotations de gré à gré dans la City et commencèrent le lendemain même.En France, les retraits en cash furent suspendus dans tous les distributeurs, tandis que les compagnies d’assurance informaient les détenteurs de l’arrêt total des remboursements ou des paiements sur les assurances vie.
Le mercredi, la Bundesbank annonça que l’impression de Deutsch Mark avait repris (les anciens DM ayant toujours cours légal en Allemagne) et que tous les euros imprimés en Allemagne et portant le fatidique numéro X seraient convertis en DM au cours de 2 DM pour 1 euro. Les autres euros ne seraient ni repris ni échangés. Parallèlement, la Bundesbank fit savoir que tous les comptes de dépôt détenus par des étrangers en Allemagne seraient maintenus en euro, les comptes des résidents allemands passant en DM. Le nouveau DM passa immédiatement à Londres de 2 DM par euro à 1. 5 DM par euro.
Le lendemain, le premier ministre Batave, Geert Wilders, annonça que les mêmes mesures étaient prises pour le florin Néerlandais. Le vendredi, la Finlande remit en circulation le Mark finlandais qui perdit immédiatement 15% de sa valeur pour s’aligner sur la couronne suédoise.
Le lundi suivant, de grands signes « à louer » apparaissaient sur l’immeuble de la BCE à Francfort et monsieur Draghi annonçait qu’il avait décidé de passer plus de temps avec sa famille. Goldman-Sacks faisait part le même jour du départ de monsieur Barroso que des affaires urgentes rappelaient au Portugal. Quinze jours après, les résultats de l’élection française tombaient.
Monsieur Mélenchon était élu (50.3 % contre 49.7%), grâce aux voix des territoires d’outre mer et monsieur Hamon annonçait la composition de son gouvernement. Aux Finances, monsieur Montebourg, à la Justice madame Taubira, à l’économie monsieur Piketty, aux affaires sociales monsieur Filoche, à l’intérieur madame Najat Vallaud Belkacem , aux armées Noel Mamère, surnommé par ses intimes « le père Noel est une ordure » et à la culture fut nommé le jeune Medhi Meklat.
Le soir de l’élection les « djeunes » se précipitèrent place de la République non sans avoir brûlé de nombreuses voitures de police et quelques commissariats, ce que tous les gens de bonne qualité dans les journaux mirent sur le compte d’un enthousiasme excessif dû à la jeunesse des manifestants.
Monsieur Piketty annonça immédiatement la création temporaire d’une monnaie parallèle, chacun des Français ayant le droit d’aller retirer l’équivalent de 500 euro par semaine sans que personne ne sache où et comment retirer cet argent puisque les banques étaient fermées.Et pour financer cette distribution et l’instauration du revenu universel, il fit savoir que tous les dépôts supérieurs à 1000 euros étaient « empruntés » par le gouvernement et seraient remboursés en temps utile.
Pendant ce temps, les marchés financiers, qui avaient rouvert en douce à Londres étaient dans un chaos indescriptible, les taux sur les obligations françaises étant à plus de 7 % et à plus de 15 % sur les obligations Italiennes ou Espagnoles.En ce qui concernait les billets, seuls les billets portant les numéros allemands, autrichiens ou hollandais trouvaient preneurs, les autres enregistrant des décotes de 20 % pour le Franc français et de plus de 30 % pour les autres.
Un groupuscule, opérant derrière une façade de « think tank », l’IDL, vit tous ses membres mis en prison, au secret, pour atteinte à la sécurité de l’État. Selon des informations du New-York Times, les membres de ce groupe avaient été financés par monsieur Poutine, certains membres ayant des relations familiales en Russie. Selon Médiapart et le Monde Diplomatique, les comploteurs auraient été en relation aussi avec monsieur Trump, voir avec le Mossad.
La première mesure de madame Taubira fut d’annoncer l’interdiction du FN, parti fasciste s’il en fut.
Arrivent les élections législatives. La quasi-totalité des députés Républicains ayant dit aux instances supérieures de leur parti qu’ils se contrefoutaient de ce que Paris pensait, avaient passé des accords avec les autorités du défunt FN pour se présenter sur une liste Républicains/Intérêts locaux (ex FN) ou RIL.
Madame Le Pen prit la tête de ce nouveau parti.
Le RIL, auquel s’était joint messieurs Dupont Aignan et Poisson l’emporta avec une majorité écrasante et monsieur Hamon dut donner la démission de son gouvernement au Président de la République. Messieurs Juppé, Copé, Fillon, madame NKM et bien d’autres caciques des anciens Républicains qui s’étaient présentés en indépendants furent tous battus et se retirèrent (temporairement, on le souhaite) de la politique.
Le Président Mélenchon fut obligé d’appeler Madame Le Pen, puisqu’elle était le chef de la majorité à l’assemblée comme premier ministre, faute de quoi l’assemblée aurait voté de couper les crédits de l’Élysée de 90 %, aux cris de « il faut se soumettre ou se démettre. »
Madame Le Pen annonça immédiatement le retour au franc français, ce qui amena monsieur Villeroy de Galhau à donner sa démission. Le franc français (les billets en euro marquées du numéro de la France), à l’annonce de la démission du gouverneur reprirent la moitié de la baisse initiale tandis que la bourse de Paris faisait des plus hauts tous les jours. Les taux longs sur les obligations françaises repassèrent de 7 % à 5 %.Dans la foulée, Marion Marèchal Le Pen, ministre de la Défense et porte-parole du nouveau gouvernement annonça un référendum pour entériner la sortie de la France de la Communauté Européenne. Messieurs Delors et Trichet mirent fin à leur jour dans l’indifférence générale.
Les subventions habituellement versées dans les banlieues n’arrivant plus, des émeutes éclatèrent un peu partout et la loi martiale fut proclamée. L’Algérie et la Turquie firent savoir qu’elles étaient prêtes à intervenir militairement pour protéger leurs coreligionnaires. La Russie répondit qu’en tant que protectrice des Chrétiens, elle se devait d’envoyer des bateaux au large des côtes française pour prévenir le pire et peut être recueillir des réfugiés éventuels. Le premier à se présenter fut monsieur Hollande. Monsieur Trump proclama qu’il était prêt à recevoir des réfugiés français en souvenir de La Fayette, à condition qu’ils ne soient pas musulmans.
Monsieur Mélenchon, toujours à l’Élysée où l’électricité avait été coupée faute de paiement proposa un référendum sur la fusion entre la France et l’Algérie, pour enterrer une fois pour toute la discorde entre les deux pays, proposant non pas l’Algérie Française mais la France Algérienne et chargea monsieur Bayrou qui avait apporté son soutien au Président dans ces moments difficiles de l’organiser
Monsieur Jean Daniel, grande conscience de la gauche, au nom du Nouvel Observateur, annonça que son rêve de toujours était enfin réalisé et que son grand ami Camus devait se retourner de bonheur dans sa tombe. Il recommanda donc de voter oui au référendum
Devant le refus de Madame Le Pen d’organiser ce référendum, Monsieur Mélenchon dut dissoudre l’assemblée et appeler à de nouvelles élections.
En ce mois de Septembre 2017, dans un endroit assez peu ensoleillé puisque je suis à l’ombre, me voilà donc en train d’attendre, haletant, le résultat de ces élections à venir…
Compte tenu des petits camarades barbus avec qui je suis enfermé, je parle assez peu de politique mais les nouvelles me parviennent grâce aux gardiens qui ont l’air d’avoir une certaine sympathie pour moi.
J’ai hâte de retrouver ma famille, mes bureaux et les lecteurs de l’IDL..