Description
Pendant plusieurs jours, chacun de ces événements était l’occasion attendue de réunir la parentèle et de resserrer les liens de bon voisinage.
Mais l’aventure des mariés ne se limitait pas au « plus beau jour de la vie ». En accompagnement des photos, Gérard Boutet évoque les intrigues amoureuses, les manœuvres de séduction, les rites infaillibles qui permettaient d’enflammer le cœur d’une belle.
En certaines contrées, c’était le pays tout entier que l’on conviait à la fête. Le violoneux conduisait le cortège jusqu’au lieu où s’alignaient de longues tables. Les repas y étaient abondants, interminables, pantagruéliques. On chantait, on dansait, on vendait à l’encan la jarretière de la mariée. Du brûlage des chapeaux, la veille au soir, à la rôtie servie dans un pot de chambre, le lendemain matin, les coutumes reflétaient d’égrillardes façons qui ne faisaient qu’annoncer la suite logique de toute mise en ménage : la naissance des enfants.
A l’heure de l’union libre, de la banalité du divorce, ces témoignages photographiques prennent une étrange valeur : celle d’un passé encore proche où il paraissait incongru qu’un couple pût se défaire, après qu’il eut passé à la mairie ou devant Monsieur le curé.
Car on s’unissait alors dans l’espérance du meilleur et la résignation du pire, sans jamais penser à y changer quelque chose.