Informations complémentaires
Poids | 0.400 kg |
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Dimensions | 2 × 15.5 × 24 cm |
Poids | 0.400 kg |
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Dimensions | 2 × 15.5 × 24 cm |
Préface
«Les vertus du nationalisme» est un livre important, comme son auteur Yotam Hazony. Rarement essai politique m’aura autant impressionné que son précédent ouvrage « l’État juif ».
Au-delà du talent de l’auteur, de sa force de conviction et de son érudition, c’est l’originalité du propos et son courage à contre-courant qui frapperont le lecteur de son nouvel opus.
Le mot nationalisme est devenu une injure assez proche de nazisme. En tout cas une maladie dont certains beaux esprits proposent d’enfermer les victimes intouchables autant qu’infréquentables dans des léproseries.
Hazony ramasse l’injure à terre et la porte en bandoulière.
Le propos de l’auteur a l’insigne mérite de l’originalité et de la nouveauté.
L’État-nation, selon lui, est le modèle politique sinon le meilleur, en tous les cas le moins mauvais, à mi-chemin entre la tribu trop petite et l’empire trop vaste. Il cite Heder à bon escient: «l’État le plus naturel est donc une nation, une famille étendue avec un caractère national. Elle traverse les siècles et se développe de manière plus harmonieuse si les chefs viennent du peuple… rien n’est donc plus manifestement opposé aux objectifs du gouvernement politique que l’élargissement contre nature des États, le mélange sauvage de différentes races et de différentes nationalités sous un seul sceptre. Ainsi l’être humain est bien trop faible et fragile pour que des éléments si dissociés puissent venir s’y greffer. De tels États sont des machineries fragiles, des manteaux mal rapiécés… et leurs différentes composantes sont liées par des contraintes mécaniques plutôt que par des liens sentimentaux… ceci serait uniquement la malédiction du destin qui condamnerait à l’immortalité ces unions forcées, ces monstruosités sans vie.
Mais l’histoire montre amplement que les instruments de l’orgueil humain sont modelés sur l’argile et qu’à l’instar de l’argile, ils se dissoudront et s’effriteront ».
Dans cet esprit corrosif qui craint la corrosion, Yotam Hazony fait un sort particulier à l’Europe politique et aux impérialistes que sont les mondialistes européens. Sans toutefois jamais les mépriser comme ceux-ci méprisent et même haïssent les nationalistes.
Dans un passage fulgurant, l’auteur dresse un réquisitoire aussi implacable que lumineux de l’intolérance libérale moderne : «Les élites occidentales ont des opinions de plus en plus homogènes. Elles nourrissent un conformisme agressif au diapason de ce que prône la nouvelle construction libérale. La tolérance pour les points de vue divergents des leur est de plus en plus insup- portable. Elle allait pourtant de soi à l’ère des États nationaux. La tolérance, à l’instar du nationalisme, devient la relique d’une époque révolue. »
Avec une cruauté impitoyable, mais pour une noble cause, Hazony montre comment les empires qui ont précédé cette Europe politique qui ne force guère l’admiration ont sombré dans un échec cuisant autant que sanglant. L’empire communiste et l’empire hitlérien en sont les exemples les plus tristement récents.
Concernant précisément le nazisme, Hazony explique comment celui-ci, loin d’être un nationalisme, est un impérialisme qui se proposait d’imposer la paix germanique sinon au monde du moins à l’Europe.
C’est pourtant cette mauvaise compréhension de l’impérialisme allemand qui aura permis aux nouveaux impérialistes de discréditer le nationalisme, au point de le nazifier de manière fantasmatique.
En dehors de cette calomnie, l’auteur explique comment la théorie kantienne de la critique de l’État-nation et l’apologie utopique de l’État-monde auront circonvenu nombre d’intellectuels qui se font une conception désincarnée de l’être humain.
Un autre apport considérable de l’œuvre d’Hazony habite dans le fait qu’il explique combien la notion d’État-nation appartient à l’idéal biblique. Jusqu’à la notion de frontière nationale. Cet idéal aura été principalement repris par les États protestants qui considèrent que la frontière nationale est aussi importante pour la paix et le bien-être de l’humanité que les limites de la propriété sacrée.
Il n’en demeure pas moins que l’État juif moderne sacrifie à cette tradition religieuse et philosophique. Le mot sacrifice n’est pas exagéré lorsqu’on sait le prix politique qu’il doit payer à un monde médiatique épris de mondialisme.
Ceux qui me lisent habituellement reconnaîtront sans peine chez Yotam Hazony certains de mes arguments. Je pourrais parler d’âme sœur, je préférais évoquer un esprit frère.
Hazony privilégie le politique quand je préfère faire la part belle au psychologique. C’est ainsi par exemple que l’auteur des vertus du nationalisme explique l’injuste différence de traitement entre le nationalisme européen et le nationalisme arabe par le fait que les occidentaux considèrent, par une manière de racisme paternaliste qui ne dit pas son nom, les peuples non européens comme des enfants à qui l’on doit davantage pardonner pour cause de défaut de maturité. Sans invalider cette explication, j’ai montré pour ma part que depuis que le pire crime de tous les temps modernes avait été commis par un Antéchrist blanc, il existait une sourde honte inconsciente en Europe de partager la même couleur de peau qu’Adolf Hitler.
C’est ce racisme antiblanc indicible qui selon moi rend l’Occidental impitoyable envers lui-même et envers tous les États-nations européens.
De même, Hazony range les Israéliens parmi les Européens traités avec une injuste sévérité.
Il consacre un développement particulier et très éclairant au fait qu’Israël serait désormais identifié à Auschwitz, en ce qu’il serait devenu une nation de soldats en armes employant la force contre des civils désarmés.
Tout en faisant mienne l’interprétation de ce fantasme fou, j’en ajoute un second tout aussi démentiel: le monde post chrétien ne pardonne pas au peuple sans défense de Jésus crucifié une seconde fois d’être descendu de sa croix pour prendre les armes comme un vulgaire soudard. Raison pourquoi j’ai cru devoir écrire : « celui qui adore le Juif en pyjama rayé, l’abhorre en uniforme kaki ».
Depuis la première édition des vertus du nationalisme, plus de deux années se sont écoulées. Deux folles années. Des années de racialisme névrotique, de racisme anti-blanc, d’anti-occidentalisme pathologique dont l’État-nation occidental ressort encore médiatiquement plus meurtri.
Les défenseurs intellectuels de cet État-nation, malgré la forte popularité du populisme au sein des Européens déboussolée sinon désespérée, ne s’en trouvent pas particulièrement rassérénés.
Mais Yotam Hazony est un pessimiste actif. Étant pessimiste, il croit que l’État-nation est le moins mauvais moyen pour défendre un peuple, un individu et ses libertés contre la méchan- ceté humaine ou l’inhumanité impériale. Étant pessimiste, il voit lui aussi que la conception de l’État-nation est médiatiquement taillée en pièces par une Église cathodique universaliste qui a le vent en poupe dans un monde en folie.
Mais il est actif. Il se bat, avec son esprit vif plutôt qu’avec les tripes. Raison pourquoi je le préface en frère.
Gilles-William GOLDNADEL.
Préface par Gilles-William Goldnadel
Introduction
Un retour au nationalisme
Première partie
Le nationalisme et la liberté occidentale
Deuxième partie
Plaidoyer pour l’État national
Troisième partie
Antinationalisme et haine
Conclusion
La vertu du nationalisme