Description
Les pratiques de polygamie de certains musulmans de France résultent de la célébration de nombreux mariages musulmans sans que l’imam ait exigé une attestation de mariage civil. Or l’antériorité de celui-ci sur le mariage religieux est depuis deux siècles la pierre angulaire du droit français du mariage. Cela fut imposé au XIXe siècle par de sévères mesures répressives frappant les ministres du culte. Dès le milieu du XIXe siècle, l’État a ainsi transformé radicalement et définitivement les mentalités des catholiques français, pour qui il est devenu normal de passer par la mairie avant de se marier à l’église. Aujourd’hui, il s’agit de transformer tout aussi efficacement les mentalités des populations d’origine musulmane dont l’intégration exige le respect de la législation française sur le mariage. La fréquence du mariage musulman (hallal) sans mariage civil préalable est en soi une atteinte à l’ordre public. De surcroît, le respect de la règle de l’antériorité du mariage civil sur le religieux constitue le seul moyen efficace de rendre impossible la polygamie. Il faut donc appliquer aux imams les peines frappant les ministres du culte fautifs de mariages interdits. Et encore ont-elles été très adoucies par la nouvelle rédaction du Code pénal, en 1994 : la peine maximale de prison encourue est ramenée à six mois et n’en sont passibles que ceux qui célèbrent de tels mariages « de manière habituelle ». On ne risque rien avant une seconde récidive, laquelle rendait voici deux siècles un curé passible du bagne. Le mariage civil est une institution fondatrice de la société française moderne. S’il veut œuvrer à l’intégration et empêcher en France la polygamie, l’État doit traiter les musulmans de la même manière qu’il a traité les catholiques voici deux siècles. Il doit les empêcher de se marier religieusement en l’absence d’un mariage civil préalable.