Résumé
Autant vous avertir tout de suite, ce livre n’est pas un livre de dissertation sur l’écologie, avec moult « Yakafauquon », mais un livre de solutions réalistes en termes écologique et économique pour passer rapidement à une société écologique.
Préserver son environnement, sa terre, son futur et celui de ses enfants est une évidence pour chacun, partout sur cette planète. Le soutien à l’écologie n’est pas une mode, il sera de plus en plus puissant. Mais à force de se faire peur sur le climat, les pesticides, à force de parler de transition écologique sans qu’aucune action ne suive, une psychose collective se développe. Il faut dire stop à la fin du monde annoncée, à l’angoisse et au désespoir. Il faut dire oui à l’action collective, forte et pragmatique pour résoudre les problèmes criants de l’environnement.
Est-ce possible ?
Oui, les actions à mener pour nous passer des énergies fossiles en 20 ans, des pesticides dans l’agriculture, augmenter considérablement la durée de vie des produits sont clairement à notre portée. Je l’explique dans ce livre avec des solutions concrètes, réalistes et planifiées dans le chapitre « Les actions simples à mener ».
D’autres sujets sont plus complexes, car ils nécessitent un changement important de notre mode de vie : recycler à 100% (ou presque) nos déchets, en finir avec les pollutions de l’air, l’eau, de la terre, arrêter l’artificialisation des sols. Nous devons mettre en œuvre les solutions les plus simples, évidentes et travailler à les compléter.
D’autres sujets, que j’appelle « les sujets qui fâchent » ne réclament pas de solutions d’urgence, mais doivent être dès maintenant l’objet de réflexion et de débat : faut-il en finir avec la publicité qui nous engagent à consommer et jeter toujours plus, comment remplacer à terme le capitalisme, faut-il aller vers la sobriété heureuse, la démographie mondiale est-elle une bombe ?
Soyons honnêtes avec nous-mêmes : si nous voulons continuer sur le chemin de l’individualisme le plus pur, si nous refusons de donner le moindre rôle à l’État, seul instrument de notre action collective, dans l’économie, nous n’y arriverons jamais. Quels acteurs puissants restent-ils alors pour mener une action forte en faveur de l’environnement : les multinationales. Nous pouvons compter sur elles pour chercher le plus de profit, mais non pour transformer notre modèle économique afin de préserver notre environnement. Voilà une des raisons fondamentales de notre impuissance.
N’oublions pas que pour accomplir de grandes choses, ici faire advenir la transition écologique, les hommes ont toujours dû s’unir : nous avons besoin de décisions collectives acceptées sans équivoque, car votées par référendum, d’un véritable retour de la démocratie directe. L’action collective n’éclipsera pas l’initiative individuelle, au contraire, elle la renforcera et la multipliera.
Il n’est pas question de demander des actes sacrificiels à la population et d’imposer taxes et interdictions multiples. Là où abonde dans notre société la seule quantité, nous devons prendre une bifurcation radicale vers la qualité. J’explique comment, nous les citoyens, pouvons-nous assurer que notre société prenne ce chemin plein d’avenir.Vous l’avez compris : ce livre n’est pas un énième livre d’alarme sur l’environnement, mais un livre de propositions claires et réalistes pour que nous relevions ensemble ce défi passionnant.
Introduction
Introduction
Les scientifiques nous disent depuis 20 ans que la planète se réchauffe, que l’environnement se dégrade. Les politiques nous répètent en boucle que ce phénomène est grave pour la survie de l’humanité et qu’il faut absolument agir. Les citoyens veulent préserver leur environnement et demandent instamment à leur gouvernement de les aider à le faire. Les gouvernements agissent-ils vraiment ? Oui, mais très peu et très lentement. D’où la psychose développée dans les pays riches due à l’écart entre les messages et l’action.
N’y a-t-il pour autant que des échecs en matière d’environnement ? Non. Les pluies acides dues à la pollution de l’air par le dioxyde de soufre étaient la grande peur des années 80-90 : nombre de forêts dépérissaient en Europe. Ce problème a été réglé en purifiant les carburants de leur soufre. Un trou grandissant dans la couche d’ozone au-dessus du Pôle Sud était une autre angoisse largement partagée : si le trou n’a pas disparu, les mesures pour éliminer dans nos productions les gaz responsables de ce trou ont permis de stopper ce phénomène. Concernant les émissions de CO2, les pays européens ont réduit fortement les émissions (-25 % pour la France depuis 1990, -10 % pour l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie). Même les États-Unis s’y mettent : leurs émissions ont baissé de 10 % en 10 ans. La hausse mondiale continue des émissions est due maintenant à la hausse de la consommation d’énergies fossiles des pays émergents, conséquence de leur forte croissance.
Nous avons donc des succès, largement insuffisants certes, mais des succès quand même. C’est une preuve qu’en matière d’environnement, quand on veut on peut.
Avançons donc là où nous pouvons le faire, mettons en place des politiques fortes, de bon sens, lisibles pour la préservation de notre environnement. Mais de grâce, nous n’avons pas le droit de nous lamenter, car nous avons les moyens de répondre aux défis les plus urgents, comme nous le verrons par la suite.
La méthode utilisée par les gouvernements est-elle la bonne, là est peut-être la raison de notre échec relatif ? Se réunir chaque année dans de grands sommets internationaux sur le climat et l’environnement, faire de grands discours et de belles promesses pour agir tous ensemble, est-ce bien suffisant ? Ces évènements sensibilisent les habitants de notre Terre ce qui est une bonne chose. Mais sommes-nous sûrs que nous allons imposer à la Chine, au Moyen-Orient, aux États-Unis et à tous les autres pays le rythme et la marche à suivre pour réduire la pollution ? Toute la planète va-t-elle se passer d’énergies fossiles au même moment ? À l’évidence non. C’est malheureux, mais chaque pays le fera probablement à son rythme. Ne soyons pas orgueilleux en prétendant décider pour tous les pays du monde. Mettons plutôt en œuvre dans notre pays tous les moyens justes, réalistes et efficaces pour émettre moins de CO2 et plus globalement pour réduire les pollutions et les déchets. C’est le meilleur moyen de prendre notre part pour préserver notre milieu de vie, c’est aussi le meilleur moyen pour que d’autres pays, rêvons un peu, tous les autres pays finissent par nous suivre. Prouver que le chemin est réaliste et utiliser l’exemplarité sont des moteurs très puissants pour convaincre et amener les autres à suivre.
En matière d’écologie, il est donc temps de sortir de la communication, de l’incantation et des pratiques stériles consistant à taxer et punir pour agir collectivement à l’échelle d’un pays, donc avec force et de façon juste. Il est tout à fait possible de préserver notre environnement, l’économie et de créer des emplois : c’est ce que nous exposerons dans ce livre. Évidemment, pour consommer et produire autrement, il faut gouverner autrement. Il faut être capable de porter un projet collectif ce qui va profondément changer nos sociétés marquées par un individualisme à tout crin (ceci explique que les initiatives individuelles en matière d’écologie le restent et qu’elles ne se généralisent pas). À force de réduire ses capacités d’action, de critiquer l’État, seule instance ayant la légitimité et la capacité de porter avec force nos projets collectifs, nous sommes devenus impuissants à faire bouger collectivement les choses. Assumons notre erreur, une erreur reconnue et corrigée n’est pas grave. L’État, paré d’un rôle important, doit être contrôlé par les citoyens avec des référendums sur les sujets cruciaux pour que tout un chacun assume les bifurcations décidées. Les conséquences de ce changement seront heureuses tant dans les domaines écologiques qu’économiques et sociaux. L’écologie n’est pas forcément un chemin pavé de sacrifices comme l’ont ancré dans nos esprits nombre de ses prophètes.
Certains problèmes écologiques comme la fin de l’obsolescence programmée, le passage d’une agriculture chimique à une agriculture respectueuse de l’environnement, la transition énergétique peuvent être résolus par des réponses finalement assez simples comme nous le verrons. Dans d’autres domaines, nous en sommes aux prémices. Des réponses plus complexes et plus contraignantes sont nécessaires, car il s’agit de modifier profondément notre mode de vie : transformer nos déchets en ressources (l’économie circulaire), réduire les pollutions chimiques multiples, arrêter l’artificialisation des sols (bétonisation). Certains sujets « fâchent », car ils touchent à nos croyances les plus profondes. Je les décris dans le dernier chapitre de ce livre : démographie, avenir du capitalisme, publicité, libre-échange ou localisme, coopération internationale, déforestation, taxation écologique, sobriété heureuse, haute technologie ou basse technologie.
L’important est de commencer à agir avec force aujourd’hui, avec le fil rouge de la préservation maximale de la liberté des hommes, du pragmatisme et du bon sens. Cette voie tracée permettra de mettre un terme à la psychose actuelle autour de ce sujet vital : nous devons choisir l’écologie de l’action et non la seule écologie de communication, nous prendrons alors le chemin de la préservation et non de l’auto-destruction de la société. À partir de nos actions, nous saurons faire émerger de nouveaux modes d’organisation et de nouvelles philosophies de vie qui permettront à l’homme de coexister avec la Nature et non d’exister contre la Nature. Ce n’est pas toujours le Verbe qui précède l’Action, c’est parfois l’Action qui engendre le Verbe.