Par Nicole Esterolle
Comparable à l’entrée d’ analphabètes à l’Académie Française , voici, après Jean-Luc Bustamante, que Fabrice Hyber va sans doute être élu à l’Académie des Beaux-Arts.
Le 25 avril, on va savoir si les réseaux tant institutionnels que marchands de l’art dit contemporain, ont réussi leur deuxième intrusion dans cette vénérable institution qu’est l’Académie des Beaux-Arts, sur laquelle il semblent déterminés à établir leur tutelle.
Mr Bustamante comme Mr Hyber sont des conceptalo-posturaux, déconstructionnistes , casseurs de code, sociétalo-questionnatoires, qui revendiquent ne savoir ni dessiner, ni peindre et méprisent ces aptitudes…Ils sont ainsi des produits exemplaires de l’appareil culturel d’Etat dont s’est doté la 5 ème République pour faire rayonner l’art français dans le monde.
Mr Bustamante doit sa notoriété hexagonale d’artiste à la remorque de camion qu’il avait introduite dans une chapelle à Carpentras, il y a une dizaine d’années. …et obtenu 80 000 euros de dommages et intérêts ( au titre de destruction d’œuvre d’art), après que le Maire le Ville (pourtant pas FN) eût fait déloger l’engin par ses services municipaux.
Mr Hyber doit sa célébrité ( après avoir enlevé le T inélégant de son patronyme) pour son plus gros savon du monde de 22 tonnes , son mètre carré de rouge à lèvres, sa balançoire munie de deux godemichets anaux et vaginaux , et bien d’autres friandises « processualo-discursives » qui déclenchent des orgasmes mentaux chez les initiés et les duchampistes radicaux.
Reconnus l’un et l’autre comme d’utilité publique et d’intérêt national, le premier a été nommé directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris et l’autre a représenté la France à la Biennale de Venise.
Les deux seront donc académiciens en attendant le parachèvement de l’opération avec l’entrée inéluctable de leurs homologues de l’avant-garde transgressive officielle, tels que Bertrand Lavier, Daniel Buren, Ben Vauthier, Christian Boltanski, Bernar Venet, Toroni,, Kader Attia, Xavier Veillan, Abdessemed (le flambeur de poulets), etc., beaucoup de l’écurie Pinault , mais tous également analphabètes en termes d’écriture et langage véritablement plastique et inaptes revendiqués comme tels pour ce qui est de la mise en forme et expression sensibles.
L’académisme financier d’avant-garde semble donc sur la bonne voie pour prendre le contrôle de ce qu’il dit être la citadelle de l’académisme d’arrière – garde.
Dès lors, deux questions se posent :
1- Pourquoi cette avant-garde officielle tient-elle tant à prendre ce qui n’est pour elle que la citadelle de la ringardise ?
2- Pourquoi les ringards de l’Académie tiennent-ils tant à coopter ainsi leurs pires contempteurs ?
3- Pourquoi le peintre Garouste élu l’an dernier face au conceptuel Hyber recalé, soutient-il cette année ce dernier ?
Quelques hypothèses :
1- l’état de sidération, d’hébétude ou de fascination des dits « ringards nationaux» honteux d’être qualifiés ainsi et qui aimeraient bien être embarqués eux-aussi dans ce prestigieux bateau de l’ internationalité contemporainiste de l’art.
2- L’intérêt pour les dits réseaux bureaucratico-financiers de mettre la main sur l’important patrimoine immobilier et muséal de l’Académie des Beaux-Arts ( composé notamment du Musée Marmottan, et de la Bibiothèque Marmottan, de la Fondation Claude Monet à Giverny et de la Villa Ephrussi à Saint-Jean-Cap-Ferrat… la villa Médicis à Rome, ayant été subtilisée par le Ministère dans les années 70 ou 80).
3- Ce qui lie Garouste à Hyber , au-delà de la différence de « registre », n’est-il pas qu’ils sont des artistes « de grand marché ». Ainsi, l’un et l’autre ne seraient-ils pas là ensemble pour faire de l’Académie le « foyer » des artistes « bankables » français ? (à moins que ce soit leur appartenance occulte à la même congrégation des adorateurs de la truffe périgourdine).
Ce ne sont là que des hypothèses.
Mais qu’à cela ne tienne, tout cela illustre bien l’état de délabrement, d’absurdité , d’incohérence, de ridicule, de délire, de désordre mental, des systèmes dominants de reconnaissance et de légitimation de l’art en France… Quand, par ailleurs , jamais la création réelle n’y avait été aussi riche et diversifiée.
….ce texte est sur le blog du Vadrouilleur Urbain :