Par Nicolle Esterolle
C’est parce qu’il est l’artiste le plus marrant sur la place de Paris et le plus fouteur de gueule devant l’Eternel, que Lavier a été reconnu par la critique d’art officielle, comme l’un des quatre ou cinq « plasticiens » les plus « majeurs » de l’art contemporain français…
Il était au départ horticulteur, mais « C’est lorsque je me suis aperçu que l’art contemporain n’était pas de l’art que je suis devenu artiste contemporain », dit-il lui-même, farceur comme son maître Duchamp… Et tous les nervis de la culturocratie du ministère et des réseaux subventionnés de s’exclaffer en rond pour bien marquer qu’ils sont de connivence avec cette bonne blague, pour signifier aussi qu’ils possèdent les codes permettant d’en déchiffrer la « savante » autant que kolossale finesse et qu’ils se reconnaissent entre gens de la communauté des tarés du duchampisme consanguin.
Lavier expose donc à la Monnaie de Paris, à la suite de l’autre vieux facétieux Mc Carthy du plug anal et des nains de jardins en chocolat…Il a invité autour de lui quelques autres anciens copains de rigolade, arracheurs d’affiches, préleveurs de palissades, calembourreurs effervescents et readymerdeurs forcenés.
Il y a aura, comme mentionné dans l’article de Dagen du Monde, « deux automobiles, dont l’une est une Matiz et l’autre une Picasso” (ouarf !) “séparées par six troènes et accompagnées d’un dirigeable dégonflé aux plis très élégants” (re- ouarf !)…”Il y aura aussi en guest star, Kandinski, Gasiorowski et Boltanski, trois artistes qui, comme on le voit, ont tous fait du ski » (re-re-ouarf !)…Enfin bref, on va s’en payer une bonne rondelle à la Monnaie de Paris. Il y aura aussi cette fameuse toile de l’âne Borolani, peinte avec sa queue et l’aide de Roland Dorgeles au début du 20e siècle, et que Lavier présente ici joyeusement pour bien montrer que l’art est une énorme farce, mais qui peut rapporter gros. Notons enfin l’exquise complaisance du texte de Dagen du Monde pour les facéties de nos vieilles startouilles hexagonales… Dagen , premier gros niqueur d’art sur la scène artistique française, dont la polyvalente incontinence criticailleuse peut aussi bien se mettre au service de Koons, que du « financial art brut », que de l’œuvre du sculpteur Marc Petit, que de la Collection de l’Abbaye d’Auberive…ces deux dernières étant pourtant à l’extrême opposé du cynisme laviéresque, qui plait tant à cette vieille gauche culturelle identitaire à l’indékrotuptible “bien pensance” endogamiquement correcte.