21 octobre 2022 Jacques Guillemain
Interview de Sergueï Surovikin, général en chef des opérations en Ukraine. Ce général est un vétéran des guerres d’Afghanistan, de Tchétchénie, du Tadjikistan et de Syrie. Reconnaissons qu’il a la gueule de l’emploi !
Le général Sergueï Surovikin a accordé une interview à Rossia 24, où il explique clairement la situation sur le front ukrainien. Entretien totalement passé sous silence par les médias français, qui n’ont retenu qu’une seule phrase sortie de son contexte : « La situation est tendue ». Déclaration qui a aussitôt libéré tous les fantasmes chez les anti-Poutine, qui rêvent d’une débandade imminente de l’armée russe. Ils peuvent rêver.
Mais comment n’ont-ils toujours pas compris que le maître du Kremlin se prépare depuis l’an 2000 à un affrontement contre l’Occident, alors que les Européens ont totalement désarmé, croyant naïvement à une paix éternelle depuis 1990 ?
Si Poutine n’a engagé que 150 000 hommes face à la mobilisation générale en Ukraine, c’est parce qu’il garde en réserve son armée d’active pour un potentiel affrontement direct avec l’Occident. Prétendre que le fait de mobiliser 300 000 réservistes est un signe de faiblesse de l’armée russe est totalement farfelu.
Pour Moscou, il n’est plus seulement question de protéger les populations russes du Donbass, il s’agit d’une guerre de civilisation entre l’Occident décadent et la Russie conservatrice, pays de traditions ancestrales, où le wokisme, la dictature LGBT et l’islam politique n’ont pas leur place.
En Russie, contrairement à un Occident dépravé, l’enfant a encore des droits et la famille traditionnelle, avec un père et une mère, reste le pilier de la société. Et pas question non plus de voir un soldat masculin porter une jupe et des talons hauts au gré de ses états d’âme. L’armée russe n’est pas le refuge de transgenres égarés.
Vous pourrez lire l’intégralité de cette interview sur le lien suivant, avec traduction automatique en français.
https://www.fontanka.ru/2022/10/18/71746775/?utm_source=smi2&utm_campaign=exchange&utm_medium=referral#teaserId=12575867&teaserType=gridNews
En voici l’essentiel :
« En général, la situation dans la zone de l’opération militaire spéciale peut être qualifiée de tendue.
L’ennemi ne cesse d’attaquer les positions russes. Ce régime criminel pousse les citoyens ukrainiens à la mort.
Les Ukrainiens et moi sommes un seul peuple et nous voulons la même chose, que l’Ukraine soit indépendante de l’Occident et de l’OTAN, un État ami de la Russie.
Pour percer nos défenses, les Forces armées ukrainiennes mobilisent toutes les réserves disponibles sur la ligne de front. Fondamentalement, ce sont des forces de défense territoriale qui n’ont pas suivi un cycle complet de formation.
En fait, les dirigeants ukrainiens les vouent à la destruction. En règle générale, ces unités ont un moral bas. Pour empêcher la fuite de la ligne de front, les autorités ukrainiennes utilisent des détachements de nationalistes qui tirent sur quiconque tente de quitter le champ de bataille.
Chaque jour, les pertes ennemies varient de 600 à 1000 personnes tuées et blessées.
Nous avons une stratégie différente. Le commandant en chef suprême en a déjà parlé. Nous ne cherchons pas à atteindre des taux d’avance élevés, nous protégeons chaque soldat russe et “broyons” méthodiquement l’ennemi qui avance. Cela minimise non seulement nos pertes, mais réduit également considérablement le nombre de victimes parmi la population civile.
À l’heure actuelle, le Groupe de forces unies prend des mesures pour renforcer la force de combat et la force numérique des formations et des unités militaires, créer des réserves supplémentaires et équiper des lignes et des positions défensives sur toute la ligne de contact.
Les frappes avec des armes de haute précision se poursuivent sur des installations militaires et des infrastructures qui affectent la capacité de combat des troupes ukrainiennes.
L’opération militaire spéciale a confirmé l’efficacité des systèmes d’aviation et des systèmes de défense aérienne que nous avons en service. Au cours de l’opération, les équipages de l’aviation opérationnelle-tactique, de l’armée et à longue portée ont effectué plus de 34 000 sorties.
Ils ont utilisé plus de sept mille armes d’avions guidés. Les derniers missiles hypersoniques Kinzhal ont fait leurs preuves pour atteindre des cibles. Aucun des systèmes de défense aérienne ennemis ne peut contrer ce missile. Les missiles de croisière stratégiques tirés par les avions ont également montré la plus grande précision.
En termes de qualité d’utilisation au combat, je voudrais particulièrement distinguer l’avion multifonctionnel Su-57 de cinquième génération. Disposant d’une large gamme d’armes, il résout à chaque sortie des tâches à multiples facettes consistant à toucher des cibles aériennes et terrestres.
Plus de 8 000 sorties ont été effectuées par des avions sans pilote et plus de 600 cibles des Forces armées ukrainiennes ont été détruites par des drones d’attaque.
Il y a une situation difficile pour les populations civiles de Kherson. L’ennemi frappe délibérément des infrastructures et des bâtiments résidentiels de la ville. Les frappes des missiles Himars ont endommagé le pont Antonovsky et le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovskaya. La circulation a été interrompue.
En conséquence, la livraison de produits alimentaires est difficile dans la ville, il y a certains problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité. Tout cela non seulement complique considérablement la vie des citoyens, mais crée également une menace directe pour leur vie.
Nous avons des informations sur la possibilité que le régime de Kiev utilise des méthodes de guerre interdites dans la région de la ville de Kherson, sur la préparation par Kiev d’une attaque massive de missiles contre le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovskaya, et des frappes massives de missiles et d’artillerie sur la ville sans discernement.
Ces actions peuvent entraîner la destruction de l’infrastructure d’un grand centre industriel et de nombreuses victimes parmi la population civile.
Dans ces conditions, notre tâche première est de préserver la vie et la santé des civils. Par conséquent, tout d’abord, l’armée russe assurera le départ sûr et déjà annoncé de la population dans le cadre du programme de réinstallation en cours de préparation par le gouvernement russe.
Je le répète, c’est déjà très difficile aujourd’hui.
En tout cas, comme je l’ai déjà dit, notre priorité est de préserver au maximum la vie de la population civile et de nos militaires.
Nous agirons consciemment, en temps opportun, sans exclure l’adoption de décisions difficiles. »
Conclusion
« Sans exclure l’adoption de décisions difficiles », voilà qui autorise différentes interprétations.
Une évacuation temporaire de Kherson par les troupes russes, qui serait en effet une décision difficile ? Ou bien, au contraire, s’agit-il de l’utilisation d’armes particulièrement dévastatrices, comme les bombes thermo-barriques, au cas où les Ukrainiens feraient sauter un barrage, ou bien en cas d’infériorité numérique manifeste au cours d’une attaque ukrainienne massive ? A suivre…
Nous sommes sans doute dans une phase majeure de cette guerre. Dès que les Russes auront renforcé leurs lignes de défense avec 300 000 soldats, l’heure sera à la reconquête du terrain volontairement abandonné.
Les effroyables pertes ukrainiennes tiennent plus du suicide collectif que d’une stratégie réfléchie.
Soyons lucides. Si les Russe décrétaient la mobilisation générale, ils pourraient aligner 25 millions de soldats. Poutine ne perdra jamais cette guerre. Il serait temps que les Européens comprennent.
Côté français, nous avons oublié que les Russes ont été nos alliés en 14-18 et qu’ils ont gagné la Seconde Guerre mondiale.
Nous avons oublié que nos pilotes ont combattu aux côtés de l’Armée Rouge. Et tous les Russes, fidèles en amitié et reconnaissants, connaissent cette épopée de nos aviateurs.
Voici les mots du journaliste et écrivain russe Ilya Ehrenbourg, aujourd’hui disparu, qui résument parfaitement ce que représente pour la Russie l’engagement des pilotes de la France Libre aux côtés de l’Armée Rouge à partir de la fin de l’année 1942 :
« Il ne s’agit évidemment pas d’arithmétique. Que signifiait un groupe de pilotes, même des meilleurs et des plus hardis, dans un combat gigantesque où l’on s’affrontait par millions ? Il s’agit d’amitié, d’élan du cœur, qui sont plus chers aux peuples que tous les discours et les déclarations. Il s’agit du sang versé sur la terre russe. Et la Russie n’oubliera jamais que les Français, pilotes au “Normandie”, sont venus chez nous avant Stalingrad ».
J’avais rappelé cette épopée il y a peu sur RL.
Quand on lit un tel hommage rendu à nos pilotes et à la France Libre, on a honte de voir Macron s’associer à cette ignoble coalition antirusse. L’Ukraine n’est ni dans l’OTAN, ni dans l’UE. Ce n’est pas notre guerre.
Si l’Ukraine avait respecté les accords de Minsk, au lieu de bombarder et de persécuter les populations russophones du Donbass, il n’y aurait jamais eu de guerre.
Si la France et l’Allemagne, cosignataires de ces accords, les avaient fait respecter par Kiev, Poutine n’aurait pas lancé son offensive pour protéger les populations russes martyrisées.
A la chute de l’URSS, nous avions une chance historique de sceller une amitié solide et sincère avec les Russes. Nous avons préféré cirer les bottes des Américains, toujours prêts à nous trahir pour quelques dollars de plus.
Quelle bassesse que cette présidence totalement irresponsable et immature de Macron.
Trump, mille fois plus lucide et intelligent qu’un Biden ou un Macron, vient de déclarer que toutes les têtes nucléaires que possède la Russie sont autant de bonnes raisons de rester amis avec les Russes.
« S’entendre avec la Russie est bon et juste, car elle a un total de 1 332 putains d’ogives », a déclaré Trump dans une interview avec Woodward.