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Il y a 40 ans, le 10 mai 1981, avec Mitterrand, naissait un Etat mégalomane, corrompu et destructeur

IREF

dimanche 9 mai 2021, par Nicolas Lecaussin

Entre 1950 et 1980, le niveau de vie des Français a triplé. En 30 ans, la France a donc connu pratiquement la même progression économique qu’entre la mort de Louis XIV et la Seconde Guerre mondiale. Une réussite impressionnante due en particulier aux réformes capitalistes modernes mises en place en Occident à partir des années 1950. Mais le 10 mai 1981 intervient la « rupture avec le capitalisme » voulue par les socialistes français, dirigée par François Mitterrand. Alors qu’en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, Thatcher et Reagan lancent des réformes libérales, Mitterrand applique à la France, avec les communistes, le Programme commun concocté par le « sherpa » Jacques Attali, qui étatise l’économie entière avec des conséquences dramatiques pour le pays et pour les Français.

Le socialisme mitterrandien : trois dévaluations, un million de chômeurs en plus et baisse du pouvoir d’achat

Les effets de cette nationalisation de l’économie se sont fait sentir dès le début de l’année 1982. De 1981 à 1984, le nombre de chômeurs réels a augmenté de près d’un million ; le franc a perdu 100 % de sa valeur par rapport au dollar et 50 % par rapport au mark. Jacques Delors, alors ministre de l’Economie, a été obligé de dévaluer trois fois notre monnaie. L’endettement extérieur de la France est monté à environ 80 Mds de dollars et, pour la première fois depuis la guerre, le pouvoir d’achat réel moyen a baissé.

Dans le domaine de l’éducation, le fameux rapport Legrand (1983) achève une funeste mission, celle de détruire l’école. En partant du postulat qu’un bon élève ne peut provenir que d’une catégorie sociale « privilégiée », il a été décidé d’instaurer l’égalitarisme dans les rangs « en rendant impossible la mise en évidence de la supériorité intellectuelle ». On en paye encore le prix. L’éducation nationale, malgré des budgets énormes, produit des générations de jeunes semi-illettrés condamnés au chômage longue durée.

L’arrivée de Mitterrand au pouvoir, c’est aussi, entre autres, les taxes sur l’essence et sur le téléphone, l’impôt sur les magnétoscopes instauré par M. Chevènement, à l’époque ministre de l’Industrie, ou bien les restrictions des voyages à l’étranger. Car, d’après Max Gallo, à l’époque porte-parole du gouvernement, « cette mesure ne gêne que les 16 % de la population qui ont les moyens d’en faire ». Quel mépris pour les Français, quelle incompréhension du monde ! Et quel manque de flair…

Magouilles, affaires, courtisans : Mitterrand se paye sur la bête, c’est-à-dire sur les Français

Mai 1981, c’est aussi l’Etat culturel de Jack Lang, l’argent public distribué à tout-va, la réforme Savary, l’étatisation complète de l’Université et de la recherche. C’est l’Etat mégalomane qui devient obèse : un million de fonctionnaires supplémentaires en trois ans. C’est la période des magouilles et des affaires. « A la confiscation politique du pouvoir, encore aggravée par rapport à l’égocentrisme gaullien, il [François Mitterrand] ajouta la confiscation financière de l’argent public et les profits mal acquis, dus à la corruption et à la plate délinquance, sous haute protection de l’Etat », écrit Jean-François Revel dans ses Mémoires. Courtisans, prébendes, pratiques mafieuses, l’Etat socialiste se dote de tous les attributs d’un Etat voyou. Pour Revel, Mitterrand et ses acolytes « établirent et enfoncèrent dans les replis les plus intimes de la chose publique un régime de concupiscence, de dilapidation et de corruption, déshonneur de ces temps par ailleurs ‘’tellement infectés et souillés par l’adulation’’, comme dit Tacite (Tempora illa adeo infecta et adulatione sordida). Jamais président de la République française ne se vautra avec autant de placide vulgarité et de tranquillité goulue que Mitterrand dans les avantages et commodités de sa fonction pour ses plaisirs personnels et ceux de ses parasites, flatteurs et courtisans. »

De Jack Lang à Jacques Attali dont les « pensées » font toujours la une des médias, du repris de justice Bernard Tapie nommé ministre au dogmatiques socialistes Pierre Mauroy, Jean-Pierre Chevènement, Régis Debray ou Laurent Fabius, le président Mitterrand s’est entouré d’une cour de serviteurs aussi incompétents que zélateurs. On pourrait ajouter un zeste de cocasse avec un autre nom, celui de Guy Penne, son propre dentiste, qui lui avait limé les dents supérieures fut nommé, après cet acte politique, conseiller à l’Elysée pour les affaires africaines.

La France « fête » le 10 mai une période très sombre de son histoire dont elle subit encore les méfaits. Et que beaucoup continuent d’encenser. Les socialistes français restent sous l’emprise du marxisme économique dogmatique. Le nez dans l’évidence, ils la nient toujours. Les faits ne mentent jamais. C’est ce que Mitterrand et les socialistes n’ont jamais voulu savoir.