Le Salvador, petit pays d’Amérique centrale, possède une particularité : 1 % de la population, soit 60 000 personnes, appartiennent à des gangs.
Ils portent des noms singuliers comme MS-13 (Mara Salvatrucha), qui comprend environ 70 000 membres à travers le monde.
Le plus incroyable, c’est que ce concept de gangs ne trouve pas son origine en Amérique centrale, mais bien entendu aux États-Unis. Ils sont apparus au début des années 70 à Los Angeles, et avaient initialement vocation à protéger les immigrés salvadoriens de la violence des autres gangs de Noirs et de Latinos.
Cette multinationale du crime est présente dans toutes les activités lucratives (trafic d’armes, trafic d’être humains, réseaux de passeurs d’immigrants clandestins, trafic de drogue, racket et prostitution). Ils se sont alliés, bien entendu, dans des joint-ventures avec les meilleurs, à savoir les cartels mexicains et colombiens.
Ce monstre d’origine américaine, en s’implantant dans leur pays d’origine, le Salvador, a complètement vérolé la société et l’économie, si bien que maintenant les Salvadoriens immigrent aux États-Unis pour échapper à leur emprise !
Ces criminels se reconnaissent facilement à leur crâne rasé, et au fait qu’ils sont tatoués de la tête aux pieds, et se déplacent avec une démarche chaloupée en faisant des signes improbables avec leurs mains. Ces tatouages leur permettent, non seulement de se reconnaître entre eux du premier coup d’œil, mais ils font également office de curriculum vitae, sur lesquels un œil averti peut discerner les différents faits d’armes. Comme tout régiment qui se respecte, ils ont une devise qui en dit long sur leurs valeurs : « Tue, vole, viole, Contrôle ».
Ces gangs salvadoriens travaillent bien entendu, à l’instar de leurs homologues européens, avec tout ce que la technologie moderne met à leur disposition en terme de communication et d’armement, mais leur spécificité réside dans le fait qu’ils aiment à conserver une certaine tradition dans leur modus operandi . Ils adorent travailler à l’ancienne, comme des petits artisans du crime.
C’est la raison pour laquelle ils affectionnent particulièrement les couteaux et les machettes. Travail soigné assuré. Dans un phénomène d’hybridation avec leurs collègues mexicains et colombiens, ils ont également importé certaines techniques persuasives, comme la fameuse « cravate colombienne » (consistant à effectuer une légère incision juste en dessous du menton de la victime, et d’y faire passer la langue à l’intérieur).
Du Mexique, ils ont ramené les corps calcinés dans les coffres de voiture, ainsi que le massacre de familles entières (au sens élargi du terme, incluant parents, enfants, fœtus, amis, voisins et animaux domestiques).
Le nouveau président salvadorien fraîchement élu, Nayib Bukele, s’est fait élire avec comme programme l’éradication complète de ces gangs, et il faut admettre qu’il s’est donné les moyens de ses ambitions.
Instauration d’un état d’exception, nettoyage de quartiers entiers avec incarcération immédiate pour quiconque arbore les tatouages d’un gang, délai extrêmement court entre l’arrestation, le jugement et l’incarcération pour des décennies, et suppression de la quasi-totalité des procédures d’appel. Le résultat ne s’est pas fait attendre, avec une division par quarante du taux d’homicide, qui est passé de plus de 100 meurtres pour 100 mille habitants, à moins de 2,5, ce qui est tout à fait acceptable pour le continent américain.
Le Salvador s’est donc très rapidement retrouvé en sous-capacité pénitentiaire, mais contrairement à la France (qui est paraît-il un pays riche et développé), il a trouvé la solution en quelques mois.
S’inspirant de techniques américaines qui ont fait leurs preuves, le Salvador a donc construit en un temps record une prison géante ultra-moderne et ultra-sécurisée, au sein de laquelle règne, c’est un euphémisme, une certaine discipline. Les détenus n’y sont vêtus que d’un long caleçon blanc. C’est plus que suffisant sous des conditions tropicales. Ils sont une centaine par cellule (oui, vous avez bien lu), ne se déplacent que pour aller au réfectoire, en courant les mains sur la tête. Le reste du temps ils sont à genoux, la tête baissée. Toute velléité de rébellion est sanctionnée d’un coup de matraque asséné par un golgoth qui fait office de maton. Pas de picole, pas de joint, pas de télé et pas de drone qui délivre de la cocaïne dans la cour de la prison. D’ailleurs il n’y a pas de cour.
La gastronomie au sein de l’établissement est assez épurée, étant donné qu’on leur sert la même chose à tous les repas. Un de mes amis, qui a passé 6 mois à l’isolement dans un pénitencier américain, m’a assuré que la méthode consistant à nourrir les détenus tous les jours de la même manière, à tous les repas (2 tranches de pain de mie, du jambon reconstitué, un quart de litre de jus de pomme et un quart de litre de lait), couplée avec des cellules sans fenêtre, permettait de briser un homme en moins de 10 jours.
Nos ONG européennes, toujours à la recherche de causes désespérées, se sont officiellement émues de la situation de ces prisonniers, paraît-il incompatible avec les droits de l’homme. Comme d’habitude, tous ces crimes sont dus à la pauvreté. Comme tout le monde le sait, c’est la pauvreté qui émascule un homme pour lui fourrer son appareil génital dans la gorge devant ses enfants, et c’est également la pauvreté qui joue au football avec des fœtus humains, tout comme c’est la pauvreté qui attaque nos concitoyens dans les rues pour un motif crapuleux, ou tabasse des handicapés pour s’amuser.
Le président salvadorien a visiblement été peu sensible à leurs gémissements. Ces ONG ont le droit de l’homme sélectif, et oublient que figure également, dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, le droit à la sécurité.
Nous pourrions nous dire que le Salvador c’est loin, et que tout ceci ne nous concerne pas. Hélas, les Salvadoriens sont hispanophones, et tout naturellement, bon nombre d’entre eux ont choisi l’Espagne comme terre d’immigration. Le regroupement familial imposé par l’Union européenne, et le droit à une vie familiale normale par la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme) ont ainsi permis à de nombreux membres de gangs de faire le voyage, pour faire bénéficier l’Europe de leur savoir-faire.
Le résultat ne s’est pas fait attendre ; les gangs salvadoriens se sont créés en Espagne (particulièrement à Barcelone) et au Portugal. Les autorités espagnoles s’inquiètent du niveau de violence en croissance constante de ces bandes, dont le nombre de membres est évalué à 3 000 en Espagne et 2 000 au Portugal.
Il s’avère que ces organisations se sont très vite structurées à Barcelone, grâce à une politique de recrutement agressive à la sortie des écoles. Pour l’instant leurs activités se limitent au vol à l’arraché dans la rue, mais les perquisitions de la police espagnole font montre de nombreuses machettes et poignards saisis, ainsi que de velléités de diversification vers d’autres activités (drogue, prostitution, immigration clandestine). L’avenir s’annonce radieux.
La police et la justice espagnoles ont pris le taureau par les cornes pour endiguer le phénomène, mais la vraie question est la suivante : que va-t-il se passer lorsque ces raclures vont émigrer en France, là où la police est impuissante, la justice laxiste et les aides sociales généreuses ?
Ce cocktail détonnant a de quoi donner des sueurs froides à n’importe quel dirigeant politique. Lorsque les gangs sud-américains vont venir s’hybrider avec nos racailles et les mafias albanaises ou tchétchènes, après des guerres de territoire qui feront des milliers de morts, il est à craindre que nos structures policières et judiciaires ne soient pas en mesure de faire face, et implosent.
Il est à souhaiter que nous soyons alors en mesure de trouver des dirigeants dotés d’un niveau de testostérone suffisant pour nous sortir de là.
Je doute fortement que les Attal, Dussopt, Beaune, Darmanin ou Véran soient les hommes de la situation.
Alain Falento