Par Philippe Fabry Mardi 27 octobre, les Etats-Unis ont mené une nouvelle démonstration de force en mer de Chine méridionale en envoyant un navire de guerre circuler à proximité d’îles artificielles construites par la Chine. Que cherchent les Américains ? A quoi jouent t-ils ? Ont-ils une stratégie particulière derrière la tête ? Il y a moins de deux semaines, les Américains avaient averti Pékin qu’ils continueraient à patrouiller où bon leur semblerait dans le Pacifique, y compris près de l’archipel disputé des Spratleys, dont il est question. Ils viennent de joindre le geste à la parole, afin de montrer qu’ils ne plaisantaient pas. (suite…)
Catégorie : Actualités
Paroles données aux auteurs et aux experts pour commenter l’actualité et illustrer leurs lignes éditoriales.
L’Euro, la peur et Vichy
Par JACQUES SAPIR Le discours sur les conséquences catastrophiques que pourrait avoir une sortie de l’Euro pour l’économie française, et celle des autres pays de la zone Euro est commun dans une bonne partie du spectre politique français. On est en présence d’un discours de peur tenu par ceux-là même qui accusent le Front National de jouer sur des peurs. Voilà qui ne manque pas de sel quand certains de ces hommes politiques ne font que reprendre la vieille antienne du gouvernement de Vichy ! Cela montre à quel point la question de l’Euro est devenue une question religieuse dans la politique française. Rester dans l’Euro nous conduirait au paradis et en sortir nous entraînerait en enfer ! Mais, ce discours ne repose pas sur des bases solides. On sait qu’une dissolution de l’Euro poserait deux problèmes immédiats, celui des dettes et celui des flux financiers entre les diverses économies. Ces deux problèmes sont, en réalité, bien moins compliqués que ce que certains hommes politiques, de Nicolas Sarkozy à François Hollande…
Poutine est-il une menace militaire pour l’Europe ?
Par Philippe Fabry Il y a quelques temps, j’établissais un parallèle, que je crois toujours tout à fait pertinent, entre l’intervention actuelle de la Russie en Syrie et l’envoi par Hitler de la Légion Condor en Espagne ; mes lecteurs savent, par ailleurs, que je considère la Russie de Vladimir Poutine comme une menace pour la sécurité de l’Europe, dont le maître du Kremlin cherche à susciter la division afin de revenir à des relations purement bilatérales entre la Russie et chaque pays européen, moyen beaucoup plus efficace pour tenter d’imposer son hégémonie sur le continent et rejeter à l’océan la puissance américaine. A cette fin, il entretient d’ores et déjà un réseau d’alliances politiques avec les partis populistes et eurosceptiques européens, lesquels servent d’efficaces relais à la propagande du Kremlin. Cependant, si cette stratégie de déstabilisation porte ses fruits et pourrait, en soi, conférer des résultats intéressants, Vladimir Poutine s’est aussi attaché à rebâtir une force armée russe puissante, pour intimider, mais aussi agir. Aujourd’hui, ai-je déjà expliqué,…
François Hollande à nu ?
Par JACQUES SAPIR François Hollande a donc prononcé, ces jours derniers, un discours devant le Parlement européen. De ce non-événement, il y aurait peu à dire, si ce discours n’était pas en réalité révélateur du personnage. Car, si notre Président à cru que la commémoration de l’historique duo Mitterrand-Kohl pouvait passer pour un discours politique, il s’est en réalité, et comme l’on dit « à l’insu de son plein gré », déshabillé dans ce discours. Ce dernier met à nu le vide de sa pensée. Ce discours nous en apprend bien plus sur l’homme que sur l’Europe. Et c’est en cela qu’il est sans doute, si ce n’est important, du moins révélateur. La crise comme catastrophe naturelle Le premier point qui frappe l’esprit du lecteur, ou de l’auditeur, outre les répétitions appuyées des références faites aux discours, eux historiques, de Mitterrand et Kohl, c’est la sombre énumération des crises. Car, ces crises apparaissent dans le langage utilisé par François Hollande comme autant de catastrophes naturelles, comme une tornade ou de la grêle,…
Dénoncer l’art contemporain : pourquoi ?
interview de Nicolle Esterolle Le Comptoir : Afin d’éviter tout malentendu, commençons par un éclairage. Vous avez exprimé votre intérêt pour de nombreux artistes présents, dont les noms sont cités çà et là dans votre livre et vos chroniques. Quand vous parlez d’art contemporain, de quoi parlez-vous au juste ? Nicole Esterolle : Il y a des centaines d’artistes d’aujourd’hui – donc contemporains – que je connais, dont j’aime le travail et que je défends sous ma vraie identité. Il m’est arrivé en effet d’en citer quelques-uns dans mes chroniques de Nicole. Ces artistes-là sont ceux de l’intériorité sensible, de la mise en forme, du savoir-peindre et/ou dessiner, du plaisir de l’inattendu, du mystère : tous les ingrédients qui constituent pour moi la vraie substance artistique. Et puis il y a l’aberration historique des dits “contemporains”, c’est-à-dire ceux qui se sont attribués abusivement ce qualificatif ; ceux pour qui « les attitudes sont bêtement devenues formes »[i] ; ceux de la posture, de l’extériorité spectaculaire ; ceux de la subversion et du non-sens convenus et subventionnés…
la Biennale d’art contemporain de Lyon : une honte internationale contre-productive à tous égards
Par Nicole Esterolle Avec son titre d’une ronflante niaiserie et d’une terrassante insignifiance , « Ce fabuleux monde moderne », cette Biennale 2015, reste donc fidèle à sa vocation d’attrape-gogos et de Fukushima culturel dans la stupidité, l’ineptie et l’obscénité spectaculaires…une fidélité qui ne présage rien de bon quant au respect de l’environnement et à la survie de l’humanité. Les joaillers de la place Vendome regrettent aujourd’hui amèrement d’avoir laissé s’installer le gigantesque plug anal de Mc Carthy devant chez eux, car ce fut un fiasco et une dégonflade médiatique totale : une opération on ne peut plus contre – productive en termes de communication et on ne peut plus ravageuse pour leur image. Et l’on voit simultanément , que la plupart des grandes entreprises, quand il s’agit de valoriser leur image, ont maintenant, comme les joaillers, tendance à douter de l’efficacité de l’art contemporain comme vecteur de communication. Et pourtant cet art – là avait tout pour leur plaire… Art de la communication par excellence à cause de sa spectacularité, de sa sur-visibilité,…
Proche-Orient : Quand Poutine joue aux Echecs et messieurs Hollande et Obama à la belott
Par Charles Gave 5 octobre, 2015 Il y a 18 mois environ, lors de l’un de mes passages chez Nicolas Doze, interrogé sur ce qui se passait en Ukraine, j’avais fait remarquer que l’on ne pouvait rien comprendre à ce qui se passait là-bas si l’on n’intégrait pas l’Ukraine dans un schéma plus large qui englobait tout le Moyen Orient. Pour moi, à l’époque, les Russes se servaient de l’Ukraine pour mieux distraire les Européens et les Américains de leur but principal qui était de changer l’ordre établi au Proche Orient. L’Ukraine dans le fonds n’était qu’un leurre pour exciter BHL ou Attali et tous les incultes de Bruxelles qui n’ont jamais pu voir un panneau sans tomber dedans.Ma thèse était assez simple.Le VRAI but de Poutine était à l’évidence de faire tomber les monarchies Pétrolières du Moyen – Orient, et en particulier les Saoudiens (Sunnites) qui avaient financé la révolte des Tchétchènes en Russie (tous Sunnites), crime impardonnable s’il en fut. N’oublions jamais qu’un tiers de la population…
Vers l’Etat mondial américain
Par Philippe Fabry Après deux escapades revigorantes dans le domaine de la science-(presque)fiction et du mysticisme prophétique, je reviens à un sujet plus sérieux. Ce sujet, c’est celui de la constitution progressive, sous l’égide des Etats-Unis d’Amérique, d’un Etat mondial, de la même façon, mais à une échelle supérieure, que se sont constitués tous les états modernes. Certes, l’on entend souvent dire que nous nous dirigeons vers un monde multipolaire, que l’hégémonie mondiale américaine n’aurait été qu’une parenthèse, comme avant elle l’hégémonie de l’Empire britannique, à la charnière des XIXe et XXe siècles, laquelle perdit son statut face à la montée de l’Allemagne et des Etats-Unis, puis de la Russie. C’est oublier que la domination américaine instaurée après 1945 est d’une toute autre nature que celle de l’Empire britannique. Ce dernier était un Empire colonial, le domaine impérial d’une nation qui se concevait avant tout comme l’une des nations de l’Europe qui jouaient un jeu de puissances depuis des siècles, et cherchait son propre salut dans la profondeur stratégique d’un empire…
Le président, le Führer et l’Empereur : trois occurrences de l’illusion tellurocratique en Europe
Par Philippe Fabry La comparaison de Poutine avec Hitler, et par-delà de la Russie poutinienne avec l’Allemagne hitlérienne, est, je le sais, difficile à admettre pour certains de mes lecteurs et contemporains, en dépit des nombreux éléments, plusieurs fois ressassés sur ce blog, qui la soutiennent manifestement. Cela est dû, sans doute, à l’image très marquée des particularités du régime nazi et de la personnalité-même d’Hitler, image très concrète et apparences fortes qui donnent l’impression d’un fait historique exceptionnel et empêchent, par conséquent, d’en cerner les fondements relativement communs et donc d’en concevoir la reproduction. Je pense que ce billet permettra de mieux faire passer les conclusions défendues depuis un moment déjà, par la démonstration de ce que la Russie de Poutine est dans une dynamique analogue à celle de ce qui fut la France de Napoléon – lequel, s’il est toujours controversé, n’est pas entaché de l’infâmie qui frappe Hitler ; par ailleurs, je sais que beaucoup d’admirateurs ou sympathisants de Vladimir Poutine sont des gens de…
Histoire du siècle à venir
Par Philippe Fabry Si je vous parle d’un peuple rassemblé par un prophète, qui le désigna comme élu de Dieu, lui enseigna une loi divine et, profitant de l’effondrement d’un ancien empire, le conduisit hors du désert à la conquête de terres fertiles sur lesquelles il imposa sa domination durant des siècles, avant d’être à son tour dominé successivement par différentes puissances étrangères contre lesquelles il développa un si grand complexe et un si fort ressentiment qu’il s’adonna largement au terrorisme, dans un grand choc des civilisations, vous penserez que je parle de l’islam, de ses rapports avec ses anciens colons européens et les nouveaux maîtres américains ? Je parle pourtant des Juifs de l’Antiquité, de leurs rapports avec les Grecs et les Romains. Si je vous raconte l’histoire de vieilles nations souveraines qui, en dépit d’un socle culturel commun, en vinrent à se faire les plus horribles des guerres ; qui, épuisées par les combats et les massacres, cernées par des superpuissances à l’Ouest et à l’Est, décidèrent de…