Par Charles Gave 6 février, 2017 Pour les Grecs anciens, le ‘’Logos’’ constituait l’essence même de la Raison qui au travers de la connaissance d’une langue permettait la discussion et la démonstration lors d’un débat de type éthique, politique ou scientifique. Tout citoyen, tout homme d’état devait avoir une maîtrise parfaite du Logos, c’est-à-dire des éléments de langage qui permettaient de communiquer avec les autres citoyens lorsque des discussions sur l’avenir de la Cité avaient lieu. Et celui – ou ceux – qui contrôlaient le mieux le Logos contrôlait ipso facto la Cité presque automatiquement. Et donc, dès les origines de notre civilisation est apparu le concept que contrôler et comprendre le langage amenait à dominer le système politique. Et toute notre civilisation s’est construite sur ce concept qui fut renforcé lorsque les Chrétiens assimilèrent le Logos à Dieu : « Au commencement était le Verbe (Logos), et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ». L’idée centrale de notre Civilisation fut donc que le Logos, la Raison et Dieu dans le fond…
Catégorie : Actualités
Paroles données aux auteurs et aux experts pour commenter l’actualité et illustrer leurs lignes éditoriales.
L’art contemporain entre à l’Académie des Beaux-Arts: une OPA du ministère
Ceci est une pipe par Nicole Esterolle Artiste et critique d’art. Jean-Marc Bustamante pose devant l’une de ses toiles à Venise, mars 2003. SIPA. 00475631_000003 Les préposés à l’art dit contemporain du ministère de la Culture ont réussi à introduire leur ami et comparse, l’artiste conceptualo-postural Jean-Marc Bustamante, dans cette vénérable institution qu’est l’Académie des Beaux-Arts. Cette opération semble pour le moins étonnante, quand on sait que l’Académie est réputée plutôt « conservatrice », franco-française, et que l’utilisation du mot « beauté » y est encore permis, alors qu’il est interdit et ringardisé dans le champ de l’art dit contemporain et donc dans les couloirs du susdit ministère. Il semble donc que cette intrusion contre-nature ait tout simplement pour but de placer l’Académie sous contrôle de la bien-pensance ministérielle, sous prétexte de l’ouvrir à la contemporanéité et à l’internationalité (ces deux notions étant indissociables). Bustamante, l’artiste d’Etat Mais avant d’envisager les raisons sous-jacentes à cette tentative d’annexion de la vieille citadelle, il convient de préciser le parcours et le profil de celui qui semble jouer ici le…
Pour avoir un pays bas, votez Hollande
Par Charles Gave 16 janvier, 2017 Les lecteurs de l’Institut des Libertés se souviennent peut être de la mauvaise plaisanterie que m’avait inspiré la campagne de monsieur Hollande il y a cinq ans déjà, et qui figure comme titre à cet article. Rarement un slogan électoral aura été aussi prémonitoire. A mon immense stupéfaction, je viens de me rendre compte que cet homme prodigieux de modestie a encore des partisans puisque qu’il me revient aux oreilles que certains d’entre eux se répandent dans les media et les diners en ville à Paris en soutenant que monsieur Hollande n’a pas de chance puisqu’il s’en va au moment même où l’économie française serait en train de redémarrer. Et tous de souligner que ce redémarrage serait la conséquence des réformes courageuses (?) que notre géant de la politique aurait imposé à une France récalcitrante. Et là, je ne peux m’empêcher de m’interroger. Mais de quelles reformes parlent-ils ? En dehors du mariage pour tous qui s’est terminé par un divorce entre les socialistes et…
La roche Tarpéienne est proche du Capitole
Par Charles Gave 9 janvier, 2017 Il y a huit ans le monde entier célébrait le retour du Messie sur terre. « Un enfant nous est né, un fils nous est donné » psalmodiait toute la presse à l’unisson des anges dans le ciel. Un certain Barak Obama venait en effet d’être élu à la Présidence des Etats-Unis et la terre allait connaitre une période de paix et de prospérité sans précédent dans l’histoire. Reconnaissant la qualité exceptionnelle de cette créature quasiment divine, la fondation Nobel lui attribuait immédiatement le prix Nobel de la Paix, avant même que l’élu (au sens biblique du terme cette fois) ait fait quoique ce soit. Huit ans après, notre héros, notre nouveau Salomon, quitte la Présidence des Etats-Unis dans un mélange d’indifférence (aux USA) et de soulagement de la part de la plupart des alliés historiques des Etats-Unis. La question que je veux traiter est donc simple : pourquoi ce curieux mélange d’indifférence et de soulagement après huit ans d’un règne que la grande presse n’a cessé…
La fin d’une année épique
Par Charles Gave 19 décembre, 2016 Nous arrivons à la fin de 2016 et quelque chose de remarquable s’est passé pendant ces 12 derniers mois: l’espèce de théocratie de gauche qui s’était abattue sur le monde depuis la chute du mur de Berlin et qui en était arrivée à contrôler pouvoirs politiques, éducationnels, media, administrations publiques et que sais je encore a souffert en cette année bénie une série de défaites qui annonce, à mon avis, sa déconfiture totale à terme. Je m’explique. L’un des grands projets de cette classe technocratique et religieuse était d’avancer lentement mais surement vers un gouvernement « mondial», seul capable d’après eux de gérer les problèmes de la planète. Curieusement, madame Thatcher, dont la lucidité fut rarement mise en défaut, indique dans ses mémoires que les partisans d’un gouvernement mondial étaient de loin les plus dangereux pour la Démocratie tant ils avaient comme objectif de monter un système de gouvernement où la sélection de ceux qui arriveraient au pouvoir se ferait par la cooptation…
Le crépuscule des démagogues
par Charles Gave Qu’est-ce que la démagogie? Pour parler de ce sujet qui semble être à la mode je vais retenir la définition qu’en donne Wikipedia : « La démagogie (du grec demos « le peuple » et ago : « conduire ») est une notion politique désignant les façons par lesquelles lequel les dirigeants mènent le peuple en le manipulant pour s’attirer ses faveurs, notamment en utilisant un discours flatteur ou appelant aux passions. Le discours du démagogue sort du champ du rationnel pour s’adresser aux pulsions, aux frustrations du peuple, à ses craintes. En outre il recourt à la satisfaction immédiate des attentes ou des souhaits les plus flagrants du public ciblé, sans recherche de l’intérêt général mais dans le but de s’attirer personnellement la sympathie, et de gagner des soutiens. L’argumentation démagogique doit être simple, voire simpliste, afin de pouvoir être comprise et reprise par le public auquel elle est adressée. Elle fait fréquemment appel à la facilité voire à la paresse intellectuelle en proposant des analyses et des solutions qui semblent évidentes, sans une dose (nécessaire, et suffisante) d’imagination.» La…
Poutine prépare tranquillement l’invasion des Pays Baltes.
par Philippe Fabry 1er décembre 2016. Quelques informations sont tombées ces derniers jour que nous avons relayées dans notre page La guerre de Poutine, et qui, mises en relation avec des informations un peu plus anciennes, tendent à montrer que les projets d’annexion de Poutine en Europe de l’Est avancent à grands pas. Ainsi avions-nous noté il y a quelques mois que Poutine avait recréé la 1ere armée blindée de la Garde en 2015 ; force à vocation offensive dissoute en 1998, sa nouvelle mouture doit compter entre 500 et 600 chars d’assaut, 600 à 800 transports de troupes blindés, 300 à 400 pièces d’artillerie et 35 000 à 50 000 hommes. Il est également apparu ces jours derniers que la Russie avait décidé de remettre en service 3000 tanks T-80. Les experts militaires occidentaux essaient de se rassurer en expliquant que cela serait le signe des difficultés du Kremlin, obligé de remettre de vieux tanks en service plutôt que de tout miser sur le coûteux Armata, le nouveau char de troisème…
Remarques de Charles Gave sur le second tour des primaires
Par Charles Gave 21 novembre, 2016 Certains disent que monsieur Juppé serait plus « libéral » que monsieur Fillon. Prétendre nimber l’un ou l’autre des deux candidats sous le halo du libéralisme, c’est se foutre du monde ! D’abord parce que celui qui le fait se croit à l’évidence capable de décerner des brevets de libéralisme. Or quand on voit l’état dans lequel est notre pays, on se demande ce qui donne le droit a quiconque de se réclamer comme Liberal tant tous les libéraux en France ont lamentablement échoué en politique depuis au moins trente ans. Ensuite parce que le pays n’a pas besoin d’un « libéral » mais d’un homme qui aurait les trois qualités suivantes : Est ce un homme d’honneur ? Est ce un homme compétent? Est ce un homme qui apprend par ses erreurs? A ces trois questions, je dois répondre par un non sans nuances en ce qui concerne monsieur Juppé. Homme d’honneur: En aucun cas. Il a un casier judiciaire. Imaginez l’effet sur la magistrature ou la gendarmerie, ou…
TRUMP : vers l’isolationnisme impérialiste
par Philippe Fabry Dans mon précédent billet, j’évoquais rapidement ce que l’élection de Trump va vraisemblablement signifier pour la démocratie américaine et les institutions des Etats-Unis. Après les conséquences intérieures, je voudrais à présent lancer quelques idées sur les conséquences de cette élection et l’arrivée au pouvoir de Donald J. Trump sur la politique étrangère américaine. Et mon premier mot sera pour réfuter de la manière la plus absolue le mythe de « l’isolationnisme » de Donald Trump et du mouvement qui l’a porté. En effet, l’on entend beaucoup dans les médias, qui jusqu’ici ont déjà si mal analysé le phénomène, l’idée que l’Amérique serait à la veille d’une nouvelle période d’isolationnisme, que l’Amérique va se retirer d’Europe, d’Asie, bref de partout et ne plus s’intéresser qu’à elle-même, en laissant notamment messieurs Xi et Poutine faire leurs petites affaires sans être inquiétés. Il y a plusieurs points à préciser : d’abord, il faut expliquer ce qu’est l’isolationnisme américain, parce que visiblement la plupart des gens emploient ce mot sans savoir ce…
Réflexions électorales
Par Charmes Gave, Institut des Libertés. Après la sortie de mon premier livre, “ Des Lions menés par des Ânes” j’avais été invité à un débat sur le plateau de LCI. Étaient présents, Pascal Salin, pour qui j’ai le plus profond respect, votre serviteur, et l’un des 10 hommes politiques qui aujourd’hui sollicite les suffrages de la droite lors des primaires. A un moment, cet éminent personnage, quelque peu agacé par les conseils que Pascal Salin et moi lui prodiguions, nous dit : « Mais laissez-nous faire ! Contentez vous de rester dans la théorie, pendant que nous, nous gérons la France ». En clair, il utilisait l’argument d’autorité, le seul inacceptable dans un débat d’après Saint Thomas d’Aquin. Je vis rouge et je lui fis savoir en termes très précis que j’avais créé plusieurs entreprises dans quatre ou cinq pays, que j’avais géré des portefeuilles totalisant plus de 10 milliards de dollars, employant des dizaines de gens et que mes services étaient retenus par toutes les plus grandes sociétés…