25 novembre 2019 Charles Gave Depuis des mois, je m’en vais répétant partout que la seule solution pour l’Europe consiste à organiser le ‘’Bruxit’’. En fait, nous n’avons besoin ni du Frexit, ni du Brexit ni de l’Ita-uscita mais du Bruxit, ce qui revient à dire qu’il nous faut défaire tout ce qui a été fait en Europe depuis que monsieur Delors est arrivé à Bruxelles comme patron de la Commission en 1985. Procédons à un petit rappel. Avant Delors, Bruxelles était un endroit où les pouvoirs nationaux légitimement élus venaient discuter de la meilleure façon de commercer entre eux et comment régler les litiges qui ne manqueraient pas de se produire, sans pour cela procéder à « la mobilisation générale qui n’est pas la guerre ». La Commission n’était qu’un outil technique préparant les dossiers. Mais nul n’avait le moindre doute sur la prééminence des « souverains-élus » locaux sur la technostructure Bruxelloise, la politique de la chaise vide de de Gaulle n’envoyant personne à Bruxelles pendant 6 mois en étant…
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Les fonctions de la monnaie
18 novembre 2019 Charles Gave Souvenirs, souvenirs… Nous sommes en octobre 1963 et un jeune étudiant (moi) s’apprête à entendre son premier cours d’économie, délivré par le Professeur Cluseau, agrégé dans la matière. Et cette introduction porte sur les « fonctions de la monnaie » que j’utilisai déjà, mais dont je ne savais pas qu’elle avait des fonctions. Et là, il apprend avec émerveillement qu’une monnaie doit remplir trois fonctions Elle doit être un moyen d’échange, pour éviter le troc et faciliter le commerce. Elle doit être un étalon de valeur, tout service et tout bien ayant un prix dans cet étalon, y compris elle-même, et ce prix c’est le taux d’intérêt. Et enfin, elle doit être une réserve de valeur, c’est à dire que si je ne l’utilise pas aujourd’hui, je pourrai l’utiliser pour acheter ce dont j’aurai besoin une journée ou un an plus tard. Le jeune étudiant (toujours moi), émerveillé par tant de profondeur se sentit un peu comme monsieur Jourdain qui ne savait pas qu’il parlait…
J’ai fait un rêve
27 octobre 2019 Charles Gave La semaine dernière, j’expliquai que Boris Johnson avait toutes les cartes en main et que la seule solution pour les « remainers » au Parlement britannique était d’accepter leur défaite pour passer enfin à autre chose. Comme souvent quand je me hasarde en politique, je me suis trompé : les remainers (les hommes de Davos) ont bien accepté le nouveau plan de BOJO lors d’un premier vote, mais se sont crus très malins en votant qu’ils n’avaient pas eu le temps de l’étudier sérieusement, qu’il leur fallait un délai de réflexion et ont donc forcé, contre sa volonté, le Premier Ministre anglais à demander une nouvelle extension, jusqu’au 31 janvier 2020. Nul doute que cette fine manœuvre n’ait été organisé en liaison avec la diplomatie allemande et la technocratie à Bruxelles, tant l’on a vu nombre de députés britanniques dans l’Eurostar entre London et Bruxelles, où, après tout, ils n’avaient rien à faire… Le but final et de l’Allemagne et des remainers étant bien sûr que…
Les forces de la Réaction mondialiste défaites en rase campagne, ou l’Austerlitz de Boris Johnson
21 octobre 2019 par Charles Gave Je dois l’avouer, j’ai un faible pour Boris Johnson (BOJO) et pour une raison très simple: il est tout ce que j’aime chez les Anglais. Le personnage est foutraque, désorganisé, extrêmement cultivé, absolument convaincu d’être absolument unique et totalement imprévisible, ce qui fait que tous ceux qui, eux, sont complétement prévisibles le méprisent autant que Rommel méprisait Montgomery ou Napoléon les « boutiquiers anglais ». Et chacun doit se souvenir ici de qui a gagné en fin de parcours… Car, comme d’habitude, le désorganisé vient d‘infliger aux forces prévisibles de la réaction une défaite en rase campagne, tant celles-ci-ci ne s’attendaient pas à le voir apparaître là où il est, un peu comme les troupes autrichiennes au matin de la bataille d’Austerlitz quand elles ont vu les troupes de Napoléon se pointer là où elles ne les attendaient pas. Bien sûr, je peux me tromper tant cette histoire est compliquée et après tout je ne suis pas un juriste spécialiste du Droit anglais, et cela…
Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes
30 septembre 2019 par Charles Gave Les économies de ce que l’on appelait il y a peu les pays du monde libre ne vont pas bien, pas bien du tout. Et tout un chacun de se lamenter et d’espérer l’émergence d’un « nouveau Keynes « dont les analyses « nouvelles » permettraient de retrouver le chemin de la croissance. Quelle foutaise ! Dans le papier de cette semaine, je vais montrer que ce qui est à l’origine de la stagnation actuelle, c’est simplement que nos gouvernements suivent des politiques débiles qui sont à l’origine directe de l’appauvrissement qui nous frappe. Ces erreurs sont au nombre de trois. Première erreur : Croire que des taux d’intérêts bas favorisent la croissance économique. Que le lecteur veuille bien regarder le graphique suivant qui montre que quand les taux sont trop bas, trop longtemps, (périodes hachurées en vert), croissance économique et productivité du travail s’écroulent deux ans après. Eh oui ! Des taux trop bas engendrent la stagnation. Pourquoi ? Tout simplement parce que des taux trop bas permettent à ceux…
Retour sur la Gestion de Portefeuille, ou « la Bourse ce n’est pas fait pour moi »
Par Charles Gave 23 septembre 2019 Le but de la chronique de cette semaine est d’expliquer un peu plus dans le détail comment gérer un portefeuille, votre portefeuille. Imaginons que l’un des lecteurs de l’IDL ait décidé, fin décembre 2007, au pire moment possible puisque les marchés allaient s’écrouler dans les 15 mois qui suivaient, que le moment était venu pour lui de prendre la responsabilité de la gestion de son épargne, la retirant de ce fait à ceux ou celles qui en avaient la charge jusque-là (ce que je saurai trop conseiller à ceux qui veulent pouvoir prendre une retraite un jour ou l’autre). Imaginons qui plus est qu’il n’ait absolument pas envie d’investir en dehors de son pays, n’ayant confiance que dans les marchés financiers français puisqu’il ne parle aucune langue étrangère, qu’il est un bon Français et que, scrogneugneu, l’épargne française doit rester en France. Imaginons enfin que j’ai réussi à le convaincre de suivre les quelques principes de bon sens qu’il aurait pu glaner…
La notion de légitimité en politique
Par Charles Gave 9 septembre 2019 L’État a le monopole de la violence légale, c’est même ce qui le définit et donc il a les moyens de me forcer à obéir. Comme beaucoup de Français, j’aime que l’on m’explique pourquoi je devrais obéir. Et il n’y a que deux explications qui pourront me satisfaire : j’obéis volontairement parce que je comprends le bien-fondé de la demande, ou je le fais parce qu’il y a derrière moi un individu en manteau de cuir gris-vert, respirant très fort dans mon cou et portant une énorme matraque. Mais l’État n’est rien si ce n’est une abstraction commode pour caractériser un ensemble de personnes qui en contrôlent les rouages et qui vont passer des lois et des règlements que je serai obligé de suivre, faute de quoi ils m’enverront leurs gendarmes, comme dans la chanson de Boris Vian « Monsieur le Président, je vous fais une lettre… que vous lirez peut-être… si vous avez le temps ! ». La question est donc : comment sélectionner ce personnel…
La déroute des hommes de Davos
Par Charles Gave 2 septembre 2019 Ce premier papier de la nouvelle année annonce une bonne, une très bonne nouvelle : les hommes de Davos et autres Oints du Seigneur ont perdu toute crédibilité en ce qui concerne la gestion des économies. Voila la thèse que je vais défendre dans ce papier. Je n’ai pas l’habitude de tirer sur une ambulance, mais quand je vois l’un des plus éminents (?) d’entre eux, monsieur Minc, dire comme il l’a fait cette semaine que personne ne comprend plus rien à l’économie et que nous avons besoin d’un nouveau Keynes ou d’un nouveau Friedman, je dois dire que je ne peux pas cacher mon envie de rigoler un bon coup, et ce d’autant plus que monsieur Attali, cet autre puissant génie, avait dit la même chose quelques mois avant. Je vais donc me livrer à une petite « explication de texte » pour que le lecteur puisse comprendre ce que monsieur Minc a voulu dire dans le langage codé qui est le sien,…
Être de droite a-t-il encore un sens ?
FIGARO VOX POLITIQUE Par Eléonore de Vulpillières Publié le 19/02/2016 FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN – A huit mois de la primaire de la droite et du centre, le chercheur Marc Crapez s’interroge sur ce que signifie le fait d’être de droite. Il estime que la «droitisation» des débats est une escroquerie intellectuelle. Marc Crapez est chercheur en science politique associé à Sophiapol (Paris-X). Il est l’auteur de Un besoin de certitude et Je suis un contrariant (Michalon). Son Eloge de la pensée de droite est paru en février 2016 aux éditions Jean-Cyrille Godefroy. Vous pouvez également retrouver ses chroniques sur sa page ou son site. LE FIGARO. – Quelle fracture idéologique persiste-t-elle entre la droite et la gauche? Le rassemblement de la gauche s’effectue sous le mot de ralliement: «battre la droite et l’extrême-droite»! Dès lors, érigé en impératif catégorique, cet anathème alimente une fracture idéologique, pour reprendre votre expression. En fait, la violence politique physique a considérablement régressé. Mais la virulence verbale demeure importante. Droite et gauche se distinguent par leur rapport à l’histoire, la droite jugeant prudent de tenir compte…