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Trump et le « Deep state » : les populistes peuvent-ils redynamiser la démocratie en Occident ?

par Philippe Fabry 7 septembre 2018 http://www.atlantico.fr/decryptage/ces-fous-qui-gouvernent-que-cas-trump-dit-ampleur-paralysie-elites-traditionnelles-occidentales-philippe-fabry-3498480.html 1. Amoral, instable, les adjectifs s’enchaînent pour décrire le président Américain. Pour autant, il est indéniable que Donald Trump a su faire bouger les choses à sa manière. Au-delà d’une croissance en hausse, l’auteur de la tribune à charge mentionne lui-même « des points positifs que la couverture systématiquement négative ne parvient pas à « capturer » ». Finalement, pour faire « bouger » nos démocraties, serait-il finalement « nécessaire » qu’une personnalité « instable » prenne le pouvoir ?  La tribune que vous mentionnez est celle d’un haut fonctionnaire américain anonyme qui explique, en substance, que les succès de la présidence Trump – déblocage de la situation en Corée, forte croissance, diminution de moitié du Code des réglementations fédérales –  ne sont pas là grâce à Trump mais malgré lui, et sont finalement l’oeuvre de fonctionnaires américains consciencieux qui dirigent le pays selon la morale et le bien, en attendant que cette présidence passe. C’est un article assez hallucinant qui n’aurait mérité qu’un haussement d’épaules s’il n’était paru dans le…

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L’écologie, une nouvelle Foi

Par Charles Gave 10 septembre, 2018   Il y a quelques années, j’avais lu un article passionnant.  L’auteur, un sociologue spécialiste de la presse, mettait en lumière un fait extraordinaire : depuis la chute du mur de Berlin, le nombre d’articles catastrophes dans la presse s’était accru de façon vertigineuse et pour lui la raison en était assez simple. L’un des rôles des journaux est en effet de maintenir le bon peuple dans la crainte constante que quelque chose de désastreux est à la veille de se produire, mais qu’heureusement les élites qui nous gouvernent feront le nécessaire pour limiter les dégâts, à condition que les gens d’en bas les laissent travailler tranquillement. Tant que les communistes au couteau entre les dents étaient la, ce n’était pas vraiment la peine de se fatiguer à créer des dangers imaginaires tant il y en avait un bien réel et bien sinistre.  Une fois le mur tombé, il fallait de toute urgence trouver quelque chose pour maintenir le peuple dans une obéissance de bon…

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Vers un monde de ruptures

Par Charles Gave 3 septembre, 2018   Je suis bien embêté, et le responsable est monsieur Trump. Je m’explique. Theodore Roosevelt, le Président US qui me rappelle le plus Donald Trump, avait coutume de dire que la diplomatie était chose facile : il fallait parler doucement et se balader avec une grosse massue. Monsieur Trump, quant à lui parle très fort et distribue des coups de massue à droite et à gauche avec beaucoup d’abandon. À l’évidence, il veut foutre en l’air le cauchemar globaliste de Georges Soros, et chacun peut voir qu’il y prend un grand plaisir. Nous sommes en effet en train de changer de monde : jusqu’à monsieur Trump, nous vivions sur la croyance que les USA étaient une sorte de gentil « hégémon » dont le rôle principal était de maintenir leur prééminence « diplomatique et culturelle » en acceptant de passer et de respecter des accords de coopération économique qui pouvaient parfois leur être défavorables, mais le mythe restait que ce qui était bon pour la globalisation était bon « in…

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Rome par le christianisme, Londres par le communisme… et par quoi va être condamné la mondialisation américaine ?

par Philippe Fabry Péril sur l’empire Publié le 19 Août 2018 – Mis à jour le 20 Août 2018 Atlantico : En 1999, Branko Milanovic décrivait ce qu’il considère comme les trois grandes mondialisations de notre histoire : la mondialisation romaine, la mondialisation britannico-européenne et la mondialisation américaine que nous connaissons aujourd’hui. Selon lui, la disparition de l’hegemon romain s’explique par l’apparition du christianisme et celle de l’hegemon britannique par l’avènement du communisme. Son analyse décrit ainsi l’appartition de nouvelles idéologies concurrentes au sein même des idéologies dominantes qui ont soutenu les deux précédentes mondialisations. Il s’interroge enfin sur le phénomène qui pourrait mettre fin à la domination mondiale américaine. Après le christianisme et le communisme, quel pourrait être selon vous le grand mouvement qui viendrait mettre fin à la mondialisation dominée par les Etats-Unis ? Philippe Fabry : La comparaison de Milanovic entre les différentes « mondialisation » est pertinente, et il est vrai qu’elles ont toutes impliqué l’émergence d’une puissance globale capable d’assurer la paix mondiale…

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Le monde selon les deux Europe

Philippe FABRY Historien et blogueur, attaché à l’usage de l’Histoire universelle comme outil de décryptage géopolitique. Son dernier livre, Atlas des guerres à venir, est paru en 2017   L’Europe est divisible en deux parts Est et Ouest qui, pour des raisons historiques, ne pensent pas de la même manière la place du continent dans le monde et l’immigration. L’Histoire a créé deux Europe, dont les visions ne sont pas moins légitimes, simplement produit de parcours différents – écrit Philippe FABRY L’Union européenne connaît aujourd’hui une crise identitaire aussi grave qu’inédite. La crise migratoire a provoqué l’apparition d’un front hostile à l’immigration de masse, qui compte aujourd’hui l’Autriche, l’Italie, la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie, traçant en Europe une diagonale séparant l’Ouest de l’Est, mais sans recouvrir exactement ce que l’on qualifie traditionnellement d’Ouest et d’Est, selon une séparation droite allant de l’Adriatique à la Baltique. L’attelage peut sembler curieux, hétéroclite, ne répondant pas à la vision que l’on se fait usuellement de la géographie européenne,…

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L’Allemagne merkelienne, passager clandestin de l’Occident

par Philippe Fabry – 31 juillet 2018 Angela Merkel lors d’une conférence de presse à Berlin, le 20 juillet 2018.  Jamais l’Occident n’aura été aussi divisé, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, que durant les derniers mois : le moins que l’on puisse dire est que les relations entre l’Amérique et l’Union européenne sont mauvaises, cependant qu’au sein même de l’Europe la division s’installe. De cette discorde, on s’accuse mutuellement : c’est la faute des populistes, c’est la faute des nationalistes, c’est la faute de Trump, ou bien c’est la faute des élites, c’est la faute de Bruxelles… De fait, il n’y a plus, ou ne semble plus y avoir, de vision stratégique globale, partagée, comme elle exista longtemps : sans nier des intérêts ponctuellement divergents, Européens réunis, et Européens et Américains ensemble, s’accordaient sur des intérêts globaux communs prioritaires : la liberté de commerce, l’importance de la démocratie et la défense des droits de l’homme, la liberté de circulation, etc. Berlin en marge de l’Occident Mais en y regardant…

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Sommet de l’OTAN : l’alliance atlantique peut-elle survivre à la fin de l’Occident (et réciproquement…) ?

  Atlantico : Le sommet de l’OTAN s’ouvrira pour deux jours, ces 11 et 12 juillet à Bruxelles, en présence d’un Donald Trump qui avait déjà pu qualifier l’organisation « d’obsolète » dès 2016. Une position qui s’est renforcée au fil des mois, jusqu’à en arriver à ses déclarations du 5 juillet dernier « Vous savez, Angela, nous vous protégeons et cela signifie beaucoup plus pour vous, parce que je ne sais pas quelle protection nous obtenons en vous protégeant ». « Je vais dire à l’OTAN : vous devez commencer à payer vos factures. Les Etats-Unis ne vont pas s’occuper de tout ». Dans un tel contexte, et en prenant au mot Donald Trump sur cette notion d’obsolescence, l’Occident peut-il survivre à l’OTAN ?? Inversement, l’OTAN peut-il survivre à un délitement de l’Occident ? Philippe Fabry : Avant tout, je voudrais faire un petit rappel historique : après la fin de la Seconde guerre mondiale, les Etats-Unis avaient la volonté de retourner outre-Atlantique, par un retour du puissant isolationnisme d’avant-guerre. Si l’OTAN a été créée en 1949, c’est à…

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Tump-Poutine : les vrais ressorts de la prochaine rencontre

Par Philippe Fabry   Donald Trump rencontrera Vladimir Poutine le 16 juillet prochain. Depuis que cela a été annoncé, le discours sur la « collusion » entre le président américain et/ou son entourage et les services russes, a repris du poil de la bête, et en particulier le laius très présent dans les médias selon lequel, durant sa première année de mandat, l’attitude assez hostile de Trump envers la Russie de Poutine servait à « donner des gages » et à réfuter les accusations de collusion. Trump, à présent, retournerait à une authentique sympathie poutinienne. Si ce premier sommet officiel angoisse particulièrement nos commentateurs, c’est notamment en raison des dernières déclarations fracassantes de Donald Trump au G7, qui a expliqué que la Russie pourrait être réintégrée. Cela a été l’occasion de déblatérer à loisir sur « l’abandon » de l’Europe par les Etats-Unis, qui demeurent pourtant les seuls à déployer une brigade blindée en Pologne pendant que l’Allemagne d’Angela Merkel refuse toujours obstinément de gonflier son budget militaire pour satisfaire aux exigences de l’OTAN,…

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En route vers la récession mondiale de 2019

Par Charles Gave 2 juillet 2018   Il y a deux semaines, j’ai développé devant les lecteurs de l’IDL le concept de base monétaire mondiale, qui n’est rien d’autre qu’une tentative de mesurer les quantités de dollars à l’intérieur et à l’extérieur des États-Unis pour déterminer s’il y avait plus d’idiots que d’argent ou plus d’argent que d’idiots. Je renvoie à ce papier pour une explication du concept. Comme je l’indiquais alors, la base monétaire mondiale, telle que je la mesure, est en baisse d’une année sur l’autre. Plus d’idiots que d’argent donc. J’en tirais la conclusion que nous rentrions dans une période de crises financières, ce qui n’était qu’une constatation et non pas une explication. Cette semaine je vais essayer de mettre en lumière les mécanismes qui nous font passer d’une contraction de la base monétaire à une crise financière et de là à une récession mondiale qui pourrait nous frapper en 2019. Tout commence par une contraction du commerce international, conséquence de la baisse du nombre…

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