Par Aude de Kerros Le Grand débat sur la culture occulte complètement le sujet principal : l’art subventionné, qui détruit la visibilité des véritables créateurs. Le Grand débat a eu lieu ce 6 mars 2019 sous la Grande Verrière de l’École des Beaux-Arts, dans son monumental décor polychrome de style « éclectique ». Ce lieu a connu de célèbres précédents : s’y donnèrent, en des temps plus anciens, les Assemblées Générales de Mai 68 et la confrontation houleuse de 1997. Vingt ans après, notre Révolution perpétuelle et institutionnelle des Arts a pris d’autres formes. Sur le seuil du Palais des Études, l’Inspecteur en chef de la création, Jean de Loisy, nouveau directeur de l’École des Beaux-Arts, congratule les personnalités de la rue de Valois, massivement venues en voisins. Le débat, quoique commandé par le ministère de la Culture, est organisé ce soir par Beaux-Arts Magazine et la Fondation du patrimoine. À la tribune on aperçoit Marie-Hélène Arbus, critique d’art et Directrice Générale de la revue Beaux-Arts, partenaire du…
Retour en terre de connaissance, l’euro : un transfert de richesse du Sud vers le Nord
Par Charles Gave 4 mars 2019 Le lecteur averti aura peut-être vu passer dans son journal une information stupéfiante : d’après un Institut économique allemand, en vingt ans, la mise en place de l’euro aurait coûté à chaque Français environ 55 000 euros et à chaque Italien plus de 70 000 euros, soit un débours par mois de 230 euros pour le Français et de 300 euros pour l’Italien, mais aurait rapporté plus de 20 000 euros à chaque allemand. Et bien sûr, ce qui est stupéfiant n’est pas le chiffre, mais le fait qu’une telle information soit publiée. Malheureusement, il apparaît que ce calcul a été fait en utilisant des méthodes économétriques un peu farfelues que je ne veux pas décrire ici tant elles me rappellent de mauvais souvenirs : on met dans l’ordinateur des données qui n’ont rien avoir avec la réalité, on fait tourner et on sort des résultats précis et qui ne veulent rien dire. Mais, en revanche, l’idée est intéressante : comme « un repas gratuit, ça n’existe pas » (Milton Friedman) », il me paraît judicieux d’essayer de…
Crise indo-pakistanaise, le prototype des guerres à venir
par Philippe Fabry 1 mars 2019 Il y a deux semaines, un attentat suicide dans le Cachemire indien a provoqué la mort d’une quarantaine de soldats indiens. Aussitôt, le gouvernement indien a accusé le Pakistan, complaisant avec les terroristes islamistes kashmiri sur son propre territoire, d’être responsable de cette attaque, et le vieux contentieux territorial entre Inde et Pakistan s’est d’autant plus rallumé que Narendra Modi, Premier Ministre de l’Inde, est à quelques mois de sa réélection et que l’opinion indienne exige un geste fort ; geste que Modi ne peut manquer de lui offrir sans dommages, le face-à-face du Doklam avec la Chine d’il y a deux ans n’ayant laissé qu’une impression mitigée sur sa fermeté. L’armée indienne a donc bombardé un supposé camp de terroristes sur le territoire pakistanais, à la suite de quoi le Pakistan a lui-même bombardé, par avion mais depuis son propre espace aérien, un site situé dans le Cachemire sous contrôle indien, et a abattu deux avions indiens qui auraient violé son…
Retour sur l’ineptocratie
Par Charles Gave 11 février 2019 Je vais cette semaine me livrer à un petit exercice de style : utiliser les écrits de deux hommes éminents qui m’ont influencé dans mon parcours intellectuel, Bastiat et Milton Friedman pour porter un diagnostic sur ce qui mine notre pays. Et qu’est-ce que ces deux grands hommes ont en commun ? Une chose en particulier : la capacité de me faire rire en parlant d’économie tout en écrivant dans une langue superbe. Commençons par Bastiat. Bastiat disait que n’importe quel individu qui voulait s’approprier quelque chose avait le choix pour l’obtenir entre « travailler ou… voler », et qu’il n’y avait pas de troisième voie. Et qu’il était beaucoup plus fatigant de travailler que de voler, mais que voler pouvait être dangereux. Et donc que le plus simple pour voler est de s’organiser pour capturer l’État et autoriser le vol légal, qu’il appelait « spoliation ». Voici la citation : « On est d’abord porté à penser que la Spoliation ne se manifeste que sous la forme de ces vols définis et punis par…
La loi de 1973
Par Charles Gave 4 février 2019 Je ne peux pas aller dans une réunion publique sans qu’un participant se dresse pour me parler de la loi de 1973, dite « Pompidou-Rothschild », qui aurait permis aux banquiers de s’enrichir grassement sur le dos de l’État et de la population. La thèse semble être qu’avant cette loi funeste, l’État français pouvait emprunter gratuitement à la Banque de France (BDF), ce qui lui aurait été interdit après, et que ce serait un gros scandale. Cette croyance, qui semble partagée autant par une partie de la droite française que par l’extrême gauche de notre beau pays (Mélenchon), outre qu’elle semble impliquer un fonds assez fort d’antisémitisme, me laisse complètement pantois tant elle est stupide et je vais essayer d’expliquer pourquoi dans les lignes qui suivent. Depuis 1936 et la réforme de la BDF, le gouvernement français pouvait emprunter dans des limites assez strictes 10 milliards de francs (si mes souvenirs sont exacts) sans payer d’intérêts sur ces emprunts et avait donc une espèce de facilité de…
Revenons à nos moutons : comment gagner de l’argent sans travailler, mais en réfléchissant. Suite et certainement pas fin….
Par Charles Gave 28 janvier, 2019 Lorsque qu’Emmanuelle et moi avons créé l’Institut des Libertés il y a plus de six ans déjà, nous n’avions qu’un objectif : permettre à nos lecteurs de devenir plus libres, et l’une de nos convictions les plus fortes était que pour être libre, il faut comprendre le monde dans lequel nous vivons.En termes simples, être libre exige de faire des efforts pour s’éduquer soi-même. Et dans la mesure de nos moyens, nous voulions aider à cet effort. Allons plus loin : il est difficile d’être libre si l’on est dépendant financièrement de l’État. Comme le disait Dostoïevski : « l’argent, c’est de la liberté frappée » et donc, comme la dernière chose que l’État veuille ce sont des citoyens libres, chaque État n’aura qu’une ambition et une seule : empêcher chaque citoyen d’être indépendant financièrement, en créant toute une série de réglementations pour empêcher les assujettis de gérer librement leurs capitaux. Nul donc ne peut être libre dans un monde où l’information est contrôlée, et le moins…
Vers l’invasion russe de l’Ukraine
Par Philippe Fabry 21 janvier 2019 (Note : cet article peut être lu par les lecteurs de mon Atlas des guerres à venircomme une annexe au chapitre I ; j’ajoute par ailleurs qu’à ma grande honte je constate qu’une erreur s’est glissée dans la figure 16 de ce dernier ouvrage, où pour une raison que je ne m’explique pas, la Moldavie a disparu ; que les lecteurs – et les Moldaves ! – veuillent m’excuser de cette coquille cartographique bien involontaire. J’espère que ce billet détaillé sur l’Ukraine la réparera suffisamment ) Dans mes deux derniers billets de l’an passé, je faisais le bilan de l’année 2018 et j’envisageais les développements des principales questions stratégiques en suspens dans le courant de 2019. Je reviens aujourd’hui sur ce dernier sujet quant à l’évolution du « front russe ». J’ai expliqué précédemment que deux théâtres risquent de donner à voir des évolutions importantes : les rapports de la Biélorussie avec la Russie, et le retour possible d’escalade, voire de confrontation armée, entre…
Referendum d’initiative Populaire (ou RIP), Gilets Jaunes et Système politique
Par Charles Gave 21 janvier, 2019 Il me semble raisonnable de commencer le papier de cette semaine par un rappel de ce qu’est la démocratie représentative qui a vu le jour en Grande-Bretagne, en 1689 à l’occasion de « la Glorieuse Révolution » qui donna au Parlement le droit de contrôler par le vote de l’impôt les dépenses de l’exécutif (à l’époque le Roi, ou plutôt la Reine). Comme en 1689, il fallait une semaine pour aller d’Écosse en Angleterre les élites locales décidèrent d’élire des gens en qui ils avaient confiance pour défendre les intérêts des Gallois, des Irlandais, des Écossais à Londres. La démocratie représentative était née et ce principe fut rapidement copié et adapté d’abord aux USA, puis en France et ensuite un peu partout dans le monde. Deux difficultés apparurent très rapidement La première fut qu’à force d’habiter à Londres, les représentants oublièrent qu’ils étaient Écossais, Gallois ou Irlandais et devinrent des Londoniens. La deuxième fût que le pouvoir central, à Londres, découvrit assez vite qu’il valait mieux envoyer des…
Présidence Macron : les ennuis ne font que commencer
Par Charles Gave 14 janvier, 2019 J’ai cru remarquer depuis quelque temps que notre nouveau Président souffrait d’un certain désamour de la part de la population, ce qui n’a surpris que ceux qui ne connaissent pas la capacite éminente de ceux qui sortent de l’ENA et de l’inspection des finances à foutre en l’air une situation parfaitement calme. A l’origine de cette chute de popularité, on trouve de la part du Président un mépris visible et total pour ce qu’il faut bien appeler le peuple, ce qui semble avoir déclenché un puissant mouvement de fraternisation des populations à la sortie de chaque ville de gens déguisés en jaune et que rien ne semble réunir si ce n’est la détestation qu’ils ont pour celui qui à l’évidence les trouve inutiles dans son projet de la start-up France parce qu’ils ne comprennent rien au tableur Excel … La mauvaise nouvelle pour monsieur Macron est que non seulement sa popularité est en chute libre, mais qu’en plus sa start-up, à la place de décoller en laissant tout le monde sur place, est en train…
Visibilité des marchés de l’Art : l’alliance Art Price-Artron–Cision
Par Aude de Kerros. En ce début de 2019 le marché international de l’art connaît un événement susceptible de modifier en profondeur le système en place. Il s’agit d’une alliance commerciale et stratégique inattendue. Elle a été passée entre trois entreprises fondées sur la création et mise à profit de banques de données. Deux sont spécialisées dans le domaine de l’art, ayant aussi une capacité de vente en ligne — et une troisième répertorie les données de la presse internationale et met en relation les besoins de toute communication avec les médias qui correspondent. Cette alliance intervient au terme d’une décennie ayant connu une révolution technologique de la communication et un changement des rapports de force géopolitiques. Une rivalité est apparue entre les tenants d’un très haut marché de l’Art mainstream, visible mondialement, seul labélisé « contemporain- international » — et des marchés qualifiés de « locaux », vendant un art dit « identitaire – non novateur ». C’est dans ce contexte que survient un partenariat, inédit entre ArtPrice – Artron – Cision. – ArtPrice, à…