La situation en Israël et en Palestine est profondément préoccupante. Une solution de paix juste et durable, qui respecte le droit international et préserve la sécurité et les droits des deux peuples, semble plus irréaliste que depuis longtemps. Les responsables de l’Eglise de Jérusalem ont appelé les Eglises du monde et la communauté internationale à faire pression sur les deux parties pour qu’elles négocient une solution de paix juste et mettent fin à l’occupation illégale et à la discrimination des citoyens.
Le terme « sionisme » est très large. Certains groupes sont qualifiés de « sionistes chrétiens » parce qu’ils soutiennent la politique expansionniste de l’État d’Israël fondée sur des interprétations particulières de la Bible. Bien qu’ils appartiennent à des églises chrétiennes, ils n’écoutent pas les appels des églises locales du Moyen-Orient. Ils ont une interprétation particulière de l’histoire, avec des attentes apocalyptiques des derniers jours, où ils risquent de réduire les Juifs à un instrument pour atteindre le salut selon leur propre schéma théologique. I
ls pratiquent une théologie politique qui ignore le droit international et les droits de l’homme. Directement ou indirectement, ils s’opposent aux tentatives d’instaurer une paix juste. Ces groupes sont particulièrement importants aux États-Unis, mais on les trouve également en Norvège.
Il existe des désaccords sur la manière d’interpréter les promesses de terre dans la Bible. Mais nous estimons qu’il est inacceptable d’interpréter la Bible sans tenir compte des conséquences éthiques. Il est problématique de lire les anciennes prophéties de manière à ce que tous les événements politiques actuels soient prédéterminés par Dieu. De cette manière, les gens sont privés de la responsabilité du cours de l’histoire en même temps que Dieu est diminué. Enfin, le sionisme chrétien complique la situation des Eglises en Palestine et en Israël.
L’Église de Norvège doit donc faire preuve de solidarité. La Conférence épiscopale estime qu’il est inacceptable d’utiliser la Bible pour légitimer l’oppression ou les violations des droits de l’homme, ou pour différencier la dignité humaine en fonction de l’appartenance à un groupe.
Les promesses de l’Ancien Testament concernant le peuple juif et la terre ne peuvent être utilisées pour légitimer l’expulsion des Palestiniens de leurs maisons ou de leurs droits. Ils ont également des racines historiques dans le pays et y appartiennent. La conférence épiscopale de l’Église de Norvège estime donc que le sionisme chrétien est théologiquement inacceptable et incompatible avec les droits de l’homme. Face à l’antisémitisme ecclésiastique et européen, l’Eglise a voulu développer une relation de solidarité avec le peuple juif. Cela ne va pas à l’encontre d’un engagement en faveur des droits des Palestiniens.
Plusieurs diocèses de l’Église de Norvège ont conclu des accords d’amitié avec l’ELCJHL (Église évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre sainte). La Conférence épiscopale souhaite que l’Église de Norvège soutienne activement ce travail. L’Église de Norvège continuera à rechercher le dialogue avec les Juifs sur la manière dont nous, en tant que croyants, pouvons contribuer à une paix juste dans la région.
« La miséricorde et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont embrassées ». Psaume 85.11