Description
Le référendum sur le Traité constitutionnel européen qui aura lieu en juin ramènera la Turquie au premier plan de l’actualité : la ratification (l’unanimité des 25 États membres étant requise) du Traité constitutionnel européen augmenterait les pouvoirs d’un exécutif européen ayant vocation a être élu au suffrage universel (direct ou indirect) et tout disposé à faire entrer rapidement la Turquie dans l’Europe. Son poids démographique donnerait à la Turquie une majorité relative qui, face à la dispersion des autres pays européens, lui fournirait les clés de l’exécutif européen, notamment dans les domaines de la diplomatie et de la défense.
Aussi, cet essai pose-t-il 10 questions sur la Turquie :
1) Pourquoi la Turquie s’obstine-t-elle à nier, contre toute évidence, le génocide arménien de 1915 (entre autres massacres) qui a fait 1,5 millions de morts, au contraire de l’Allemagne qui a reconnu ses crimes de la période nazie, notamment la Shoah, dès la chute du IIIème Reich ?
2) Pourquoi la Turquie refuse-t-elle de libérer le nord de Chypre, territoire européen qu’elle occupe militairement depuis 1975 ?
3) Pourquoi le gouvernement Erdogan cherche-t-il à étendre le port du voile en Turquie, et à y restaurer la charia (loi islamique) en la substituant progressivement au droit laïc importé d’Occident par Kemal Atatürk ? Ex : la récente tentative de pénaliser l’adultère.
4) Pourquoi le gouvernement Erdogan pratique-t-il systématiquement un double langage (droit-de-l’hommiste vis-à-vis de l’Europe et de l’Occident et islamiste radical à l’intérieur) ?
5) Pourquoi la Turquie soutient-elle des organisations musulmanes fondamentalistes, telles le Milli Gorus, très actif dans les communautés turques d’Europe ?
6) Pourquoi le gouvernement Erdogan utilise-t-il de façon récurrente la menace dans les négociations d’intégration à l’Europe, ce qui dénote une philosophie politique incompatible avec celle des démocraties européennes ?
7) Pourquoi l’Empire ottoman fut-il constamment en conflit avec l’Europe, dont il asservit, plusieurs siècles durant, de vastes zones sans jamais s’y fondre culturellement ?
8) Pourquoi la Turquie est-elle surmilitarisée et surarmée ?
9) Pourquoi la Turquie pratique-t-elle depuis plusieurs décennies une politique « pantouranienne » consistant à rétablir son leadership sur les peuples turcophones d’Asie centrale et du Caucase, principalement au moyen d’une stratégie de réislamisation radicale ?
10) Intégrée à l’Europe, la Turquie, pays sous-développé, ne serait-elle pas un fardeau économique écrasant pour elle (grevant son budget communautaire déjà surchargé, faisant imploser ses systèmes de sécurité sociale et d’éducation etc.) ?
Conclusion : Une Turquie intégrée à l’Europe y agirait comme un puissant dissolvant. C’est l’une des raisons pour lesquelles les Américains souhaitent l’y faire entrer.