Avant de vous parler du Corona Virus, ce dont je m’excuse, je vais devoir parler de moi, ce que je n’aime guère.
Je suis le président (chairman) d’une société que j’ai créée il y a plus de vingt ans avec deux associes dont mon fils, Gavekal, située à Hong-Kong où j’ai résidé une dizaine d’années, et qui se spécialise sur l’analyse des risques, et en particulier des risques catastrophiques dans les marchés financiers. Il y a environ cinq ans, j’ai décidé de rentrer en France pour diriger une équipe française spécialisée dans les mathématiques des catastrophes, et à cet effet j’ai créé une nouvelle société de droit français appelé « Gavekal Intelligence Software » ou GIS. Et dans nos travaux, nous nous sommes rendu compte que les mathématiques des épidémies, des tremblements de terre, des avalanches, des glissements de terrain, des mouvements de foule quand quelqu’un crie au feu dans un cinéma, des paniques humaines dans les crises financières, étaient grosso modo les mêmes.
Et il y a environ un an, nous avons été approchés par les départements d’analyse des risques du Polytechnicum de Zurich et de SUSTECH (Shenzhen university of science and technology), tous les deux sous la direction du professeur Sornette, un grand mathématicien français issu de Normal Sup Math, qui trouvaient ce que nous faisons à la fois nouveau et intéressant. Nous avons signé un accord avec eux pour travailler de concert, en pensant que ce qui marchait dans un domaine risquait de marcher dans un autre, ce que l’expérience semble prouver. Aussi, quand la pandémie est arrivée, nous avons immédiatement uni nos forces et commencé à publier dans la presse scientifique ce qui nous semblait devoir être l’évolution probable de l’épidémie.
Ce que nos travaux montraient étaient que la pandémie se développait selon un schéma parfaitement classique et que le virus avait la double caractéristique d’être extrêmement contagieux et très peu mortel, sauf pour les personnes âgées ayant d’autres pathologies telles l’obésité ou le diabète (et là le contact avec les équipes en Chine a été très utile, cela va sans dire, car cela nous a permis d’avoir les chiffres de chaque province, pour mieux calculer le cheminement statistique de la pandémie en fonction des premiers cas annoncés ).
Les recommandations que nous aurions faites, si quelqu’un nous les avait demandées, auraient donc été les suivantes :
- Isoler férocement les personnes à risques, comme les vieilles personnes dans les EHPADs.
- Tester au maximum la population et isoler tout aussi férocement ceux qui étaient contagieux.
- Laisser bien tranquille le reste de la population.
Et nous avions raison, puisque la grippe tue annuellement entre 300000 et 640000 personnes par an dans le monde, de tous âges, et que pour l’instant nous en sommes à 240000 victimes pour le Covid19, pour le monde entier et que l’âge médian des morts en France est de … 81 ans, ce qui veut dire que la moitié des morts avaient… plus de 81 ans.
Certes, la mort d’un individu est toujours d’une infinie tristesse, mais en tant que grand-père de 76 ans, je peux assurer le lecteur que je préfèrerai disparaitre avant que de voir l’un de mes enfants ou petits- enfants passer de vie à trépas, et que je trouve tout à fait normal et souhaitable que les vieux meurent avant les jeunes.
Comme le dit l’Ecclésiaste : « il y a un temps pour semer, un temps pour récolter… ».
Et donc, pour conclure sur Covid19, ce qui semble évident est qu’un nouveau virus est apparu, sans doute en Chine, comme la plupart de ces étranges créatures dans l’histoire, que ces virus attaquent une partie particulièrement vulnérable de la population, les personnes âgées souffrant d’une ou plusieurs autres maladies, et que la contagion très dangereuse chez ces personnes âgées a créé des phénomènes d’engorgement dans les hôpitaux, où le personnel hospitalier a fait d’admirables efforts pour sauver ceux qui pouvaient l’être.
Et sur ce point, remarquons que les systèmes hospitaliers qui ont failli sauter étaient les systèmes centralisés et que les systèmes décentralisés tels qu’en Allemagne, en Suisse en Suède n’ont eu aucun problème. D’où je déduis que le problème n’était pas le virus, mais le système centralisé ou non gérant les hôpitaux. Le Professeur Raoult, dans sa fondation indépendante à Marseille, ne semble pas avoir eu le moindre problème de masques ou d’alcool nettoyant. L’URSS (hospitalière cette fois) a fait faillite une fois de plus.
Voilà ce que j’avais à dire sur le Corona virus, qui n’est pas plus une catastrophe que l’épidémie annuelle de grippe qui a tendance à faire deux à trois fois plus de morts chaque année sans que personne ne s’en émeuve outre mesure.
Et donc, en fait, la vraie catastrophe n’est pas l’épidémie mais la réaction des media et des politiques à l’épidémie, et les décisions qu’ils ont prises sous le coup de la panique, qui vont créer beaucoup plus de victimes que la pandémie n’en fera jamais.
Beaucoup de lecteurs ont dû entendre parler de l’incendie du Bazar de la charité en 1897 à Paris, où plus de 125 personnes de la bonne société de l’époque avait péri. Et elles étaient mortes non pas à cause de l’incendie, mais à cause de la panique. Un feu s’était déclaré dans la salle de cinéma, une panique énorme avait suivie, de nombreuses victimes furent à déplorer et l’horreur était que la plupart de ces victimes étaient féminines, car les hommes les avaient frappées avec leurs cannes et piétinées pour pouvoir sortir plus vite. Certains se suicidèrent de honte le lendemain, mais il est presque impossible de résister à une panique quand vous êtes pris dedans. C’est l’instinct de survie du cerveau reptilien qui prend le dessus, et rien ne peut lui résister.
Et donc je soutiens :
- Que la crise du Covid19 n’a rien à nous apprendre que nous ne sachions déjà et que dans le fond elle ne présente aucun intérêt, comme le feu de l’incendie du bazar ne nous a rien appris sur la nature du feu.
- Par contre, ce qui est fascinant est l’extraordinaire panique qui a littéralement submergée nos classes dirigeantes. Et c’est ce phénomène qu’il va nous falloir étudier pour que nous ne recommencions pas les mêmes erreurs encore et encore.
Ce qui nous amène donc au rôle de l’État dans cette catastrophe, non pas sanitaire mais gouvernementale et médiatique.
Essayons de résumer la réalité de ce qui s’est produit.
D’abord, notre État est entré dans la crise sans aucune préparation, après des années où le seul objectif était de diminuer les dépenses des hôpitaux en supprimant du personnel médical pour le remplacer par des comptables, dont chacun sait qu’ils ne servent pas à grand-chose en cas de pandémie. Après tout cE qui compte c’est le contrôle du pouvoir central sur le monde médical où beaucoup d’argent circule, la santé des Français venant loin, très loin derrière. Dans ce cas de figure, la première idée est bien sûr d’aller au théâtre en expliquant que la situation n’est pas sérieuse du tout et qu’il est urgent de ne rien faire, et ça, nos technocrates savent faire. Quand la situation s’aggrave, n’ayant rien préparé et ayant fait le mauvais diagnostic au début, la seule solution est alors d’expliquer qu’il s’agit d’un désastre inouï, sans précèdent dans l’Histoire, que nous sommes en guerre, et de déclencher une panique monstrueuse pour s’excuser de n’avoir rien préparé, ce qui permettra d’abord de se dédouaner, mais surtout de grignoter un peu plus encore les libertés fondamentales des Français en faisant naitre un nouveau DROIT de l’homme, celui d’être enfermé par les pouvoirs publics pour préserver sa santé.
Ce n’est en RIEN à l’État de déterminer comment je choisis entre ma santé et ma vie. Ce droit est à moi et à moi seul.
La Vie n’est pas le critère suprême en politique, c’est la Liberté qui l’est. Vivre libre ou mourir telle est la devise du New-Hampshire aux USA, que j’ai toujours trouvé superbe.
Mais l’État ne va pas s’arrêter là. Il va utiliser le droit qu’il s’est octroyé comme un grand de gérer chacune de nos vies en fonction de ce que le personnel de l’État pense de la santé générale du public pour intervenir partout et comme un fou. Les règlementations vont exploser pour nous empêcher d’aller sur les plages ou de nous balader dans la campagne, dans les restaurants, partout. Nos libertés individuelles sont en danger. Une vague gigantesque de nouvelles réglementations va s’abattre sur nous et sur nos entreprises, cela est certain. Et qui va introduire ces nouvelles contraintes ? Ceux qui ont échoué partout et toujours.
Mais pour arriver au résultat recherché, plus de pouvoir pour le personnel étatique non élu, il faut convaincre le peuple que l’on fait tout cela pour son bien, et donc il faut faire donner les media, qui ont perdu toute indépendance puisqu’ils ils sont détenus par des hommes d’affaires qui vivent grâce aux contrats privilégiées qu’ils ont avec l’État. Et le personnel qui travaille pour ces media sont tous prêts à sauver la planète pour peu que cela ne leur demande pas de dire la vérité aux Français, ce qui fâcherait leurs patrons. Si l’on est journaliste, il est permis, voir recommandé de dire du mal de Trump, mais pas de l’Inspection des Finances. Nous sommes donc passés de l’information à la propagande, comme toujours en temps de guerre. Et en temps de guerre, comme chacun le sait, la vérité disparait.
Et donc il faut que nos media vendent du mensonge. Aucun problème !
D’abord, « on » a poussé depuis des années l’idée que l’écologie était une science, et « on » a créé de toutes pièces une nouvelle divinité, Gaia, qui se vengera un jour, nous disent-ils depuis 1974 au moins. Ils nous promettent depuis des lustres que nous allons griller à cause du réchauffement atmosphérique, mais comme cela prend du temps, le virus est pour eux une « divine surprise », car il s’agit là de la punition que cette bonne Gaia nous inflige et qui va certainement nous forcer à nous repentir et à changer nos voies.
Et comme nos plumitifs sont totalement convaincus que la liberté individuelle, et son enfant naturel le marché libre, sont désastreux dans leur essence et doivent être condamnés avec vigueur, ils sont donc les premiers à exiger la censure de ceux qui ne pensent pas comme eux, et on le voit tous les jours avec Zemmour. En ce qui me concerne, voir les journalistes réclamer la censure pour l’un des leurs et soutenir des lois d’exception qui empêchent la liberté d’expression me laisse… songeur. Nul n’a donc besoin de les acheter car ils sont déjà convaincus. Il ne s’agit pas de vénalité, mais de bêtise.
Et dans cette vision tous les moyens sont bons. Que le lecteur me permette de donner deux exemples.
- Comme tout le monde, je regarde les journaux télévisés où, bien entendu, seule la doctrine officielle a le droit de s’exprimer. En un mois de confinement, je n’ai entendu aucun journaliste « officiel » et aucun « officiel-officiel « expliquer que le virus n’attaquait que les vieux, les obèses et les diabétiques, et que pour les autres, elle n’était pas plus dangereuse qu’une grippe. On a toujours l’impression que quiconque l’attrape est en danger de mort, ce qui n’est PAS le cas. L’unique but de cette information extraordinairement biaisée est donc de paniquer les foules… Pourquoi ? pour qu’elles restent bien soumises, je suppose.
- Pour ceux, qui croient que Gaia nous a envoyé ce fléau, il doit être sans remède. Et donc quiconque dit comme Trump ou Raoult que l’hydroxychloroquine marcherait peut-être est immédiatement catalogué comme un crétin, et donc de droite, probablement négationniste, et sommé de fermer sa gueule, comme l’a fort bien expliqué notre pédophile écologiste transnational au Professeur Raoult, qui à l’évidence ne sait pas de quoi il parle. Pour cette classe de nouveaux Savonarole, nous DEVONS être punis compte tenu des gros péchés que nous avons commis, et quiconque dit le contraire mérite d’être brûlé sur le champ. Ce qui les amène à être fondamentalement contre la Science, sans doute parce que la plupart d’entre eux ont au mieux une licence de sociologie, discipline qui les a formés à ne rien comprendre à ce qui se passe dans le monde, condition sine qua non pour être embauchée dans l’Église officielle.
Fausse analyses, refus de la controverse, parole donnée simplement à ceux qui pensent comme eux et retirée sous les sarcasmes aux dissidents, refus d’informer et volonté d’endoctriner, la presse ne pouvait pas montrer de façon plus évidente qu’elle était dans les mains de puissances d’argent, qui elles-mêmes ne vivent que de contrats fournis par la puissance étatique.
Et bien sûr, cette contre-attaque d’un État, qui a failli comme rarement dans notre histoire, pour accroitre ses pouvoirs après une défaite en rase campagne qui rappelle celle de 1940, nous ramène à Vichy après la défaite, suspendant les libertés de toute une série de citoyens. Dans le fond, c’est là la vraie malédiction française : plus l’État échoue, plus il grossit, et plus il grossit et plus les pétainistes qui se sont réfugiés à l’intérieur de l’État votent pour Vichy. Nous y sommes à nouveau. Nous avons commencé avec de Gaulle, nous terminons avec Pétain. Mais où est Churchill cette fois-ci pour que je puisse aller à Londres ? Et pour y rejoindre qui ?